Internet accessible à tous: une ingérence extraterrestre ?



Monsieur Jean-Pierre Petit,

Vous ne cachez pas considérer sérieusement la possibilité que certaines planètes extrasolaires hautement évoluées soient présentes sur Terre à travers un nombre restreint de "chargés de mission", et qu'elles soient derrière une certaine part des manifestations de type OVNI. Vous vous êtes intéressé également à l'aspect discret de ces manifestations en retenant notamment l'idée (suggérée par Christel Seval, je crois) que cela pourrait s'expliquer par la volonté d'épargner aux sociétés terrestres la survenance de profonds troubles, et certains extraits de textes ummites semblent effectivement confirmer cette vision.

Vous connaissez cette lettre ummite 1378 01 qui présente le "plan pour sauver la Terre" selon les ummites 02 . Il y a également une lettre ummite de 1966, la lettre 47, qui déjà évoquait l'idée d'une prise de contrôle ET totale de l'évolution des sociétés terrestres. Les ummites soulignent qu'ils déclencheraient éventuellement leur plan radical uniquement s'ils estimaient l'humanité en danger imminent dans son ensemble. De plus, les ummites semblent considérer comme inéluctable l'autodestruction de l'humanité dans un avenir relativement "proche" (à l'échelle de l'histoire humaine) 03 . Dans ces conditions, quel est l'intérêt de seulement veiller à éviter de provoquer de graves remous sur Terre s'ils considèrent que l'humanité se dirige inéluctablement vers un conflit fatal ? Inversement, comment influer positivement sur notre évolution s'ils considèrent comme immorale toute ingérence profonde et directe dans l'évolution d'une planète étrangère ?

Les ovnis, qui influent déjà indirectement, semblent suggérer qu'entre ne pas intervenir en conservant une position d'observateur, et déclencher un plan radical de prise de contrôle total, il y ait des postures médianes moralement acceptables pour eux (Seval semble être ouvert sur cette possibilité).

    " Une intervention très ouverte de notre part, en nous faisant connaître, causeraient un tel trouble, et un intérêt exalté démesuré des journalistes, des scientifiques et des hommes d'état, qui supposerait une grave altération de l’échantillon que nous sommes précisément en train de traiter. Il est nécessaire arrivés à ce point de vous révéler que malgré tout nous avons été obligés de procéder à des interventions importantes. " (lettre 1378, 1988)

Les ovnis pourraient ainsi résulter d'une ingérence de premier niveau: ils apportent une donnée supplémentaire dans notre espace de connaissance sans effets positifs garantis (les ovnis se manifestaient partout dans le monde, touchaient l'ensemble des différentes couches de la population et portaient en eux leur propre information, ne nécessitant donc pas de réseaux d'ordinateurs libres d'accès pour contourner le contrôle rigide de l'information qui avait alors cours).

Mais il semble que les ummites aient été déçus par l'ampleur des effets puisqu'ils envisageaient sérieusement en 1988 un plan de prise de contrôle global de la Terre. Et je voudrais alors vous exposer à travers ce message l'idée que l'émergence d'Internet 04 puisse résulter d'une ingérence ET de nature et objectif similaires à ceux qui pourraient être rattachés aux ovnis: puisque les ovnis n'ont pas d'effets positifs suffisants, rajoutons encore une nouvelle donnée, cette fois sous la forme d'un outil crucial. C'est une hypothèse assez audacieuse qui peut être perçue comme insensée, puisqu'elle impliquerait des conséquences spectaculaires et qu'aucun indice permettant de soutenir une telle idée ne semble apparaître. Mais je voudrais alors maintenant préciser un point très important :

Cette idée ne s'est pas présentée au cours d'une réflexion consacrée à l'identification de l'objectif que viseraient les ET à travers les ovnis. Le point de départ de l'interrogation porte sur les conditions de l'apparition d'Internet dans nos sociétés. Et il ne s'agit pas ici de conditions technologiques 05 . Je cite un extrait de lettre ummite datant de 1980:

    " Dans son réseau social d'aujourd'hui existent deux secteurs clairement différenciés , je ne vous révèle rien de nouveau avec ceci. L'un très minoritaire et bien sélectionné, est formé des " DÉTENTEURS DE L'INFORMATION ". Quasiment tout le patrimoine de données avec laquelle l'humanité de cet astre froid compte aujourd'hui est MANIPULÉ par les CLASSES DIRIGEANTES (militaires, politiques, techniques, scientifiques) et en particulier par les détenteurs des moyens de production. Il faut que vous n'oubliiez jamais que POSSESSION DE L'INFORMATION = POUVOIR. Car il y a parmi vous d'ingénieux analystes qui pensent plutôt au binôme POUVOIR - ARGENT et il est évident qu'il n'est pas ainsi. " (lettre 118)

Bon nombre de terriens pensent la même chose, surtout quand ces terriens comptent parmi les différents pouvoirs de la Terre qui sont justement attentionnés à détenir plus ou moins discrètement un maximum de contrôle sur les flux informatifs et communicatifs, un objectif qu'ils considèrent comme prioritaire, jusqu'à constituer parfois une question de survie. Vous aviez déjà évoqué sur votre site Web les propos d'un homme, qui avait participé à la communication d'une campagne présidentielle d'un de nos anciens dirigeants, déclarant qu'Internet est "la plus grande saloperie qu'aient jamais inventée les hommes". Je crois que l'on peut postuler que bon nombre des membres constitutifs des noyaux de pouvoirs oligarchiques établis ont une opinion assez similaire Lien d'Internet pour les raisons évoquées.

Et pourtant, ces pouvoirs sont censés avoir décidé, ou du moins ne pas avoir empêché, la mise en place d'Internet. C'est ainsi que je me suis demandé si l'on ne pouvait pas considérer cette apparition d'Internet dans le contexte planétaire évoqué comme étant historiquement absurde. En clair, les ET ont-ils "forcé la main" ?

Certains se sont gaussés du fait que les ummites ne semblent pas avoir prévu l'apparition d'Internet, mais peut-être que ceux-ci considéraient être improbable l'éventualité que les pouvoirs en place décident de "tendre le bâton pour se faire battre". On peut également noter que dans la lettre 47 de 1966 déjà évoquée, ils semblent considérer à l'époque l'absence d'un Internet comme l'une des raisons de l'échec du démarrage de certains processus évolutifs d'alors :

    " Ce n'est pas parce que les doctrines terrestres sont erronées qu'elles ont échoué. C'est l'impossibilité de trouver des moyens d'INFORMATION qui soient accessibles à tous les humains qui a freiné ce courant vivifiant qui les relient à tous, en permettant en cette époque de transvaser de l'une à l'autre ce qu'elles auraient de vérité et de rationnel. Et ainsi permettre aux hommes terrestres de concevoir une seule doctrine qui, même si elle ne contient pas la vérité immuable du WAAN (UNIVERS) s'en approchera pas à pas avec la collaboration de tous les penseurs et scientifiques de la Terre. " (lettre 47-1, 1966)

    " C'est le système de communication qui est en faute. Vous n'avez pas trouvé le moyen de communication, le langage approprié, la technique d'information adéquate permettant aux hommes de se comprendre en parvenant ainsi au rendement maximal du réseau social. 06 " (lettre 47-2, 1966)


Depuis le début des envois de leurs courriers en 1966 (pour ceux qui sont connus), les ummites avaient déjà évoqué à de multiples reprises dans différentes lettres leur réseau d'ordinateurs planétaire XANMOO AYUBAA 07 qui interagit profondément avec la société d'UMMO, ainsi qu'avec chaque ummite qui a accès à chaque instant au réseau. En 1967, le citoyen espagnol Dionisio Garrido Buendia reçoit une lettre ummite (repérée NR-6 sur le site ummo-sciences.org) qui affirme qu'un citoyen français aurait reçu diverses communications des ummites, supposément à partir de 1955. Intéressé dans un premier temps par les informations ummites, ce supposé contacté fini par déchanter :

    " Il fit une critique sévère de notre court récit concernant notre système économique sur UMMO en disant que ce que nous appelions XANMMO AYOUBAA était un projet fantastique issu d'une nouvelle de "Science Fiction".
Mais bon : Depuis quelques jours, la Presse de plusieurs pays a inclus parmi ses nouvelles, l'information selon laquelle on étudie l'établissement d'un Réseau d'Ordinateurs sur le territoire du Royaume Uni de Grande Bretagne.
Nous vous félicitons, vous hommes de la Terre. Nous désirons avec ferveur que l'évolution de l'Humanité de cette Planète aille en suivant une trajectoire semblable à la notre.
Nous désirons aussi que votre esprit analytique sache faire le discernement entre les fantaisies des auteurs de nouvelles fantastiques et les témoignages confirmés par une abondance de documents de références.

Nous ajoutons à ce rapport une coupure sélectionnée de la publication éditée en langue Espagnole à Madrid. Journal  YA en date du 18 Nov de 1966  page 5 qui cite le projet Britannique mentionné " (lettre NR-6, 1967)

Cet extrait est intéressant car il évoque (indirectement) probablement l'effort soutenu par Donald Davies Lien qui mena des travaux précurseurs au cours des années 1960 sur les réseaux d'ordinateurs modernes faisant appel à la nouvelle technologie de la commutation de paquets Lien qu'il s'efforça de porter à l'attention des décideurs, au Royaume-Uni. L'article de YA évoqué dans la lettre NR-6 (article absent des recopies disponibles de cette lettre) mentionne ainsi peut-être le premier projet de réseau (à commutation de paquets) d'ordinateurs du NPL (National Physical Laboratory Lien ) impulsé par Davies puis expérimenté sous sa direction, même s'il pourrait également s'agir d'une annonce effectuée par le BPO (British Post Office) puisque Davies avait convaincu le BPO de l'intérêt d'un tel projet à la même époque (le BPO fit d'ailleurs en 1966 une annonce officielle, l'une des toutes premières dans le monde Lien d'un projet de réseau à commutation de paquets même si finalement ce projet ne sera concrétisé que plus tard, dans les années 1970). Après plusieurs années de recherches et de simulations, le NPL expérimentera un réseau Lien au début des années 1970, l'un des tout premiers réseaux à "commutation de paquets" (l'appellation, "packet switching" en anglais, fut introduite par Davies) dans le monde.

La lettre NR-6 semble donc indiquer que finalement les ummites étaient attentifs aux premiers stades de développement embryonnaires des réseaux d'ordinateurs modernes qui aboutiront aux réseaux planétaires actuels, comme Internet.
Cette lettre NR-6 est particulièrement intéressante car les ummites y affichent simultanément, deux ans avant les débuts de l'expérimentation du réseau ARPANET Lien , leur puissant désir que s'établisse à terme sur Terre un réseau d'ordinateurs mondialisé et accessible à tous puisqu'ils font le parallèle avec leur système de réseau d'ordinateurs XANMOO AYUBAA. Toute la question serait alors de savoir si la "ferveur" de ce désir était à ce point prononcée qu'ils auraient décidé à un moment donné de "participer" au processus (par exemple au niveau des décisions politiques) qui aboutira à la mise en place effective d'Internet tel qu'on le connaît aujourd'hui.



Si l'on a du mal avec la vision répandue d'une émergence "naturelle" d'Internet sur Terre, on pourrait alors considérer une alternative à une intervention "exotique" avec l'action de contre-pouvoirs secrets qui pour certaines raisons auraient désiré l'apparition d'Internet, en supposant qu'ils aient été assez puissants (et subtils) pour parvenir à leurs fins. Mais quels qu'ils soient, tous les pouvoirs qui agissent dans l'ombre ont sans doute comme intérêt commun un contrôle maximal des moyens de communication/information, alors qu'Internet permet justement au public de s'informer sur certains de ces pouvoirs discrets comme cela n'avait probablement jamais été le cas auparavant.

On pourrait alors peut-être prendre en considération l'hypothèse d'une intervention ET, même si la seule idée de présence ET sur Terre peut faire sourire certains (l'avis de ces derniers est néanmoins respectable). Mais cela implique des conséquences spectaculaires (à nos yeux). Difficile de se faire une idée des méthodes qu'ils auraient alors pu employer, il faudrait savoir également quand la décision fut prise. Un scénario minimaliste serait qu'ils aient détourné un processus de développement technologique bien engagé et n'ayant pas vocation à l'accès universel à des réseaux largement dérégulés, par exemple en "manipulant mentalement" quelques-uns des hauts dirigeants de la planète (pas seulement des politiques) de façon à ce qu'ils soient persuadés qu'il s'agisse de leurs propres décisions. Le nombre de dirigeants à manipuler ne serait pas nécessairement élevé: les personnes impliquées dans l'accès du public à Internet ne se poseraient même pas la question. Qui soupçonne ses chefs d'être mentalement manipulés par des ET ? D'ailleurs ces chefs sans doute riraient bruyamment si on leur rapportait l'idée. Les chefs prennent parfois des décisions surprenantes et probablement ont-ils de bonnes raisons de les prendre. Vous avez évoqué les déclarations de plusieurs militaires hauts gradés affirmant que des silos de lancement de missiles nucléaires auraient été déprogrammés, désactivés alors que des ovnis étaient aperçus à proximité des sites de lancement concernés. Les ummites évoquent des techniques de "manipulation mentale" dans certains de leurs courriers 08 . Si les ET maîtrisent ces techniques, alors beaucoup d'options sont envisageables. Les ummites déclarent dans la lettre 1378 avoir la capacité de prendre dans une première phase le contrôle des pouvoirs essentiels de la Terre avec des effectifs réduits, au plus quelques centaines d'entre-eux. Alors si l'on se place dans l'hypothèse que des ET sont présents sur Terre et maîtrisent ces techniques, il pourrait être légitime de considérer comme techniquement possible qu'ils aient pu être à l'origine de l'accès libre à Internet. Le fait que cela soit possible n'implique aucunement que cela soit effectivement le cas dans la réalité. Mais le point de départ de l'interrogation, c'est la paradoxale et brutale apparition d'Internet dans nos sociétés au cours des années 1990.



Paradoxalement, alors qu'Internet facilite l'accès à l'information comme probablement jamais auparavant, l'histoire d'Internet elle-même reste entourée d'une part de mystère. Ronda Hauben Lien , qui mène notamment un travail d'historienne sur les réseaux d'ordinateurs et Internet depuis le début des années 1990, a écrit en 2003 un article Lien intitulé "À la recherche des pères fondateurs d’Internet": "Qui sont les pères fondateurs d’Internet ? Cette question est apparue il y a quelques années dans un article à la une du Wall Street Journal[1]. D’après le journaliste, on ne peut pas donner de réponse fiable à cette question. Son article alertait les lecteurs sur cette controverse. Et c’est l’un des nombreux sujets qu’une histoire d’Internet doit affronter.". En particulier, Hauben écrit dans son article:

   "Il peut paraître surprenant que l’histoire d’Internet soit pour l’essentiel une histoire qui reste à découvrir, une histoire qui n’ait pas encore été écrite".

On peut déjà constater qu'il semble effectivement difficile d'identifier le "père" d'Internet, ou du moins qu'il est aisé de trouver des informations contradictoires à ce sujet:


L'une des plus remarquables controverses de l'histoire du processus ayant abouti à l'émergence d'Internet concerne l'invention de la commutation de paquets, qui marque l'entrée dans l'ère des réseaux d'ordinateurs modernes: il semble effectivement difficile aujourd'hui de pouvoir identifier avec certitude son (véritable) inventeur ou celui qui a joué le rôle le plus important dans l'adoption et la maîtrise de cette technologie. Puisque cette innovation symbolise l'avènement des réseaux d'ordinateurs modernes, et donc d'une certaine façon d'Internet, cette controverse symbolise alors toute la part d'incertitude qui subsiste sur Internet et son histoire (réelle).

Un article Lien du "New-York Times" de 2001 livre une certaine version du déroulement de la controverse. Trois hommes semblent pouvoir prétendre à la paternité de cette invention: Leonard (ou Len) Kleinrock Lien du MIT , Paul Baran Lien de la RAND, et Davies (dont on a déjà vu que la lettre NR-6 de 1967 faisait indirectement référence) du NPL. Lawrence (ou Larry) Roberts Lien , a également joué un rôle de premier plan en tant que responsable scientifique à partir de 1966, puis directeur à partir de 1969 de l'IPTO de l'agence ARPA 09 à l'époque cruciale au cours de laquelle la nouvelle technologie, alors au stade théorique, fut adoptée et développée (Davies expérimentera également au sein du NPL avec son équipe un réseau à commutation de paquets, local, dont Davies estimait qu'il était complémentaire avec le réseau ARPANET).

La controverse ne porte (à priori) pas vraiment sur l'antériorité des différents travaux car les spécialistes considèrent généralement que les travaux de Kleinrock précédèrent légèrement (parfois de seulement quelques mois ou semaines) ceux de Baran (leurs différentes publications s'étendent sur les années 1960-1964), et Davies eu à son tour l'idée de la technique nouvelle plus tard, en 1965. Kleinrock, qui est par ailleurs crédité d'autres apports importants (théoriques et pratiques) dans le développement des réseaux d'ordinateurs modernes et d'Internet, s'était manifesté à partir de 1995 pour revendiquer la "création des principes fondamentaux de la commutation de paquets" Lien , alors que jusque là les historiens d'Internet ne semblaient faire référence pour cette invention qu'à Baran ou Davies. Ces derniers ont alors contesté l'affirmation de Kleinrock, arguant que ses travaux ne portaient pas précisément sur la commutation de paquets. De plus, si Davies reconnaissait (il est décédé en 2000) lui-même l'antériorité de la "première description" de l'invention à Baran (décédé lui aussi, en 2011), d'autres estiment Lien que la contribution de Davies pour la commutation de paquets était de plus grande valeur.

La controverse porte également sur l'identité des travaux ayant eu le plus d'influence sur Roberts et le développement de la technologie de commutation de paquets au sein du réseau ARPANET. Une part de l'équipe d'ARPANET de l'époque désigne prioritairement Davies (c'est d'ailleurs son appellation de "packet switching" qui fut finalement adoptée) , Baran ayant également été consulté pour assurer la transmission de son savoir Lien . Roberts lui-même avait crédité Davies et son équipe du NPL d'une certaine influence sur la conception d'ARPANET Lien , mais il se mit à soutenir Kleinrock comme inventeur de la commutation de paquets et comme étant sa principale source d'influence quand celui-ci commença à revendiquer la paternité de l'invention Lien .
A une conférence tenue en 1967, au cours de laquelle Roberts présentait un papier Lien dans lequel il exposait le projet d'ARPANET et notamment son choix pour la commutation de paquets, étaient également présentes des équipes de la RAND et du NPL qui faisaient elles aussi part de leur choix pour la commutation de paquets, certaines parties prenant ainsi connaissance des travaux similaires des autres lors de cette réunion. Selon un article de l'Internet Society Lien : "It happened that the work at MIT (1961-1967), at RAND (1962-1965), and at NPL (1964-1967) had all proceeded in parallel without any of the researchers knowing about the other work." Lien .

Un article de 2002 Lien écrit par Baran revient sur les débuts de la commutation de paquets, un article qui constitue également l'occasion pour Baran de présenter sa vision de la controverse qui entoure cette invention. Davies, sur la fin de sa vie, avait également écrit un article (il avait insisté pour qu'il ne soit publié qu'après sa mort) dans lequel il estimait que les travaux précurseurs de Kleinrock relevaient en fait de la commutation de messages, une technique affiliée à l'ancienne commutation de circuits selon Baran Lien . Baran ne se prive pas de rapporter les assertions de Davies dans son article. Kleinrock fait part de son malaise devant l'article de Davies, réaffirmant qu'il fut le premier à introduire l'idée de la commutation de paquets: "I published the basic paper [...] laying out the beginnings of the mathematical theory of data networking, introduced the ideas of segmenting messages into smaller pieces (later called “packets”) in early 1962..." 10 .

Si les protagonistes de l'avènement de la commutation de paquets eux-mêmes n'arrivent pas à s'accorder pour en déterminer la véritable origine, alors il est probablement difficile Lien de déterminer objectivement ce qu'il en est réellement. L'IEEE (Institute of Electrical and Electronics Engineers Lien ) a instauré un "Internet award" qu'elle décerne depuis l'année 2000 afin de récompenser les "contributions exceptionnelles" au développement des technologies ayant concouru au succès d'Internet. Pour la première année de remise du prix elle choisit de célébrer l'invention de la commutation de paquets. Signe de la difficulté de pouvoir identifier aujourd'hui celui qui a fourni la plus grande contribution dans cette invention, l'IEEE décida d'attribuer son prix conjointement à Baran, Davies, Kleinrock, et Roberts Lien .


Paul BaranDonald DaviesLeonard KleinrockLawrence Roberts
           Paul Baran                                   Donald Davies                                         Leonard Kleinrock                              Lawrence Roberts 



Comme il est précisé dans l'en-tête de la lettre NR-6 déjà évoquée (disponible sur ummo-sciences.org Lien ), les deux textes des lettres NR-6 et 66 (toutes deux envoyées à la même époque et au même destinataire) sont considérés par Ignacio Darnaude comme faisant partie de la même lettre, qu'il classe lettre D66. On peut trouver sur le Web cette lettre D66 Lien dans laquelle d'ailleurs apparaît une phrase supplémentaire qui semble effectivement compléter logiquement le texte de la lettre NR-6, ce qui pourrait conforter ainsi la configuration de Darnaude de ces textes en une seule lettre si cette phrase supplémentaire est bien d'origine ummite. Quoi qu'il en soit, la lecture de cette lettre 66 est intéressante car elle aborde la problématique du transfert technologique (ou plus globalement du transfert du savoir) ET => terriens , régulièrement souhaité par certains contactés :

    " Souvent les hommes de la Terre avec qui nous sommes en contact, posent invariablement la même question : Si vous êtes si en avance techniquement : pourquoi vous ne nous donnez pas une fraction de votre "science" ... ? Je crois que dans des documents antérieurs envoyés à Fernando Sesma Manzano, nous avons fournis des arguments sérieux qui sont évidents pour un quelconque esprit équilibré. " (lettre 66)

Les ummites énumèrent alors quelques uns de ces "arguments sérieux" expliquant pourquoi ils choisissent de ne pas effectuer ce genre de transfert. Mais, malgré tout, ils ajoutent toutefois :

    " Cependant, quelques fois, nous recourrons à une solution intermédiaire. Avec un langage "semi-technique", accessible à des personnes d'un certain niveau technique ou intellectuel, nous apportons des idées que vous pouvez développer en utilisant LES MOYENS ACTUELS DE LA SCIENCE TERRESTRE . " (lettre 66)

Ainsi, selon ces quelques mots, s'ils sont réfractaires à livrer une technologie "clef en main", les ummites affirment en 1967 transmettre des idées à des terriens dont ils estiment qu'ils sont capables de les développer. Ce serait donc finalement peut-être là un moyen "intermédiaire" d'effectuer malgré tout un transfert technologique, un moyen qu'ils prétendent utiliser "quelques fois".

    " Nous vous offrons l'essentiel de l'Idée. Nous avons bien vérifié que les accessoires nécessaires sont déjà sur le Marché terrestre ou qu'il peuvent être construits comme le tube cathodique spécial, en utilisant des techniques déjà connues sur cette Planète. Sinon notre description serait stérile . " (lettre 66)

En fait, ces informations intéressantes sur l'attitude en général des ummites pour les transferts technologiques sont distillées dans cette lettre sous le prétexte de fournir à leur correspondant quelques bonnes idées sur la technologie des "appareils utilisés pour l'enregistrement et le contrôle du son" :

    " Nous avons essayé de synthétiser le plus possible l'idée . Si nous l'avions offert à des laboratoires d'électronique, nous aurions été plus consciencieux dans la description technique . " (lettre 66)

On peut ainsi noter au passage que l'idée d'un transfert technologique opéré vers des "laboratoires d'électronique" est également évoquée dans cette même lettre 66.
On pourrait éventuellement se demander s'il est innocent que les ummites placent ces informations sur les transferts technologiques, qu'ils opéreraient "quelques fois", à la même époque où ils révèlent être attentifs aux travaux de Davies qui débutera bientôt l'expérimentation d'un réseau d'ordinateurs à commutation de paquets au national physical laboratory, alors qu'ils ont fait simultanément part de la "ferveur" de leur désir de voir les réseaux d'ordinateurs sur Terre suivre une courbe de développement telle que leur technologie se rapprocherait à terme de celle des réseaux XANMOO AYUBAA de leur planète UMMO.

On pourrait également noter que dans son article de 2002 Lien déjà évoqué dans lequel il effectue une "mise au point", Baran prend soin de faire remarquer que Davies recommanda (dans ses propres études sur la commutation de paquets) le même choix de longueur de paquet (1024 bits) et de débit de données (1,54 Mbit/s) que celui qu'il effectua lui-même auparavant. Mais seul un expert pourrait déterminer si cette coïncidence est logique ou si elle était au contraire au départ incertaine (Baran la livre sans la commenter, alors qu'il détaille dans le même document les raisons qui l'on amené à faire les choix évoqués ici). Plus globalement, Davies relevait une "similarité frappante" entre les deux études pourtant initiées par des "motivations différentes" et réalisées "indépendamment" (cf. “An Historical Study of the Beginnings of Packet Switching" de Donald Davies, article posthume publié en 2001).

Quoi qu'il en soit, rien n'interdit de considérer la possibilité, à priori très hypothétique, que les ummites puissent sous-entendre qu'ils aient pu "doper" la recherche dans le domaine des réseaux d'ordinateurs à l'époque (cela pourrait ainsi par exemple expliquer qu'il y ait eu différents "foyers de départ" de la cruciale invention de la commutation de paquets). Mais il se poserait alors la question de savoir comment les ET auraient agi pour transmettre certaines de leurs idées aux scientifiques, dans le cadre de leurs opérations de transfert technologique. Les ummites précisent, toujours dans la même lettre :

    " nous avons remis des douzaines de documents semblables en suggérant des utilisations intéressantes, mais dès que l'on savait leur origine: un groupe d'homme originaires d'une autre planète, ils finissaient dans les corbeilles à papiers " (lettre 66)

Les ummites auraient alors pu être incités par ces échecs à rechercher un moyen de communication différent que l'envoie de lettres mentionnant leur identité ummite (ET). Surtout, de façon moins anecdotique, l'implantation sur Terre d'un réseau d'ordinateurs mondialisé, librement accessible, largement dérégulé et intégré au tissu économique mondial constituerait déjà une ingérence de (très) haut niveau sur le cours de l'évolution de la Terre. Les ummites considéraient dans la lettre 1378 de 1988 qu'il était nécessaire dans de premières phases du déroulement de leur supposé "plan pour sauver la Terre" que les populations soient inconscientes de leur intervention (notamment pour éviter des réactions violentes de panique), les ummites justifiant ainsi le recours à leurs techniques de "manipulation mentale" afin d'éliminer les signes les plus évidents de leurs opérations.

Il y a donc une certaine légitimité à considérer que les ET utiliseraient dans ce cas plutôt leurs techniques de manipulation mentale (ou "suggestion mentale") pour transmettre des idées à des scientifiques sélectionnés par leurs soins pour leur aptitude potentielle à les développer. Ainsi, le chercheur soumis à cette suggestion mentale ne ressentirait probablement que la douce et agréable impression qu'une idée géniale lui "traverse l'esprit", et serait donc totalement inconscient de la réelle "provenance" de ces idées. Au final, les ET obtiendraient ainsi un transfert technologique qui semblerait (à nos yeux) comme le plus naturel possible, ne laissant donc apparaître aucune trace véritable.

Néanmoins, il est évident que même si l'on considérait que la lettre 66 (et NR-6) laisse la porte ouverte à ces idées (de transfert technologique opéré dans le domaine des réseaux d'ordinateurs modernes, alors naissant), cela ne constituerait aucune preuve que cela soit effectivement le cas dans la réalité. Et la vocation première de ce message est de se concentrer sur les intrigantes décisions de certains dirigeants, en particulier au cours des décennies 1980 et 1990. Plus que tout, j'aimerais préciser que si jamais il y aurait eu certaines suggestions opérées sur des chercheurs, la valeur de leur travail ne serait pas amoindrie (une idée transmise par "suggestion mentale" ne pourrait être par exemple qu'un grand principe général, et la façon "exotique" par laquelle cette idée aurait été portée à la connaissance du chercheur ne changerait rien sur le fond quant à l'effort requis en aval pour développer cette idée). Leur mérite et leur prestige ne seraient en rien entamés, ce n'est absolument pas le but de ce message que d'attenter à la mémoire de chercheurs qui ont effectué un travail remarquable qui nous sert admirablement aujourd'hui.


On l'a vu, l'aventure des réseaux d'ordinateurs (modernes) a débuté au cours des années 1960 par des travaux théoriques, essentiellement d'ordre mathématique, accomplis notamment par Baran et Kleinrock. L'un des apports les plus significatifs de Kleinrock est le développement de la théorie mathématique des réseaux de données modernes. C'est l'une des raisons pour lesquelles il fut décoré de la "National Medal of Science" Lien des mains du président à la Maison Blanche, en 2008 : "Kleinrock is receiving the National Medal of Science for "fundamental contributions to the mathematical theory of modern data networks, for the functional specification of packet switching which is the foundation of Internet Technology, for mentoring generations of students and for leading the commercialization of technologies that have transformed the world," the National Science Foundation's citation reads." (UCLA = University of California, Los Angeles Lien ).

On peut également noter que les ummites montrent un certain intérêt pour la "théorie mathématique des réseaux" (souvent dénommée "théorie des graphes") dès les premières lettres connues, en 1966. Il semble d'ailleurs que cela soit l'un des domaines de la connaissance qu'ils privilégient dans leurs transferts d'informations envers les terriens :

    " Les scientifiques et les entités culturelles qui ont reçu nos rapports ont été nombreux sur Terre. Mais nous reconnaissons que les résultats, comme on pouvait le prévoir, ont été pauvres en tenant compte du fait du scepticisme, non dépourvu de bonne humeur, avec lequel ils ont été accueillis. Quand nous avons apporté de véritables révélations comme par exemple la photographie tridimensionnelle sans l'aide de moyens oculaires de vision, ou les intéressants développements mathématiques concernant par exemple la théories des graphes ou réseaux, ils ont été attribués par les destinataires à un quelconque scientifique excentrique ou farceur.
Nous ne disons pas cela par dépit ou amertume. D'un point de vue psychologique de telles réactions sont normales.
Nous voulons vous donner une courte liste des personnes espagnoles avec qui nous avons établi le contact en nous faisant connaître. " (lettre 21, 1966)

Après avoir énuméré une liste de citoyens espagnols (la plupart scientifiques) à qui ils auraient transmis certaines informations (certaines de ces transmissions sont datées, on peut ainsi notamment relever les années 1961 et 1962 ce qui suggère donc que les ET effectuaient déjà des transferts à ces époques là), les ummites ajoutent alors :

    " Comme vous le voyez, jusqu'à maintenant les résultats comportent un pourcentage élevé de réactions négatives (pas très supérieur à celui que nous avons mesuré dans les autres pays où nous avons établi des contacts analogues) sauf aux États-Unis où 16% environ des personnes contactées se montrèrent apparemment crédules. " (lettre 21, 1966)

Là encore, rien n'interdit de se demander si le placement de ces différentes informations dans la même lettre est innocent car on peut relever que l'un des domaines d'application (ou apparenté) de la théorie des graphes se trouve justement dans les réseaux d'ordinateurs dont le développement, souhaité par les ummites, a été notamment initié par les travaux théoriques de Baran et Kleinrock aux États-Unis au début des années 1960. On pourrait ainsi par exemple considérer que l'une des remarquables innovations étudiées par Baran, l'architecture en réseau distribué Lien , se rattache au domaine de la théorie des graphes : "Paul Baran, coinventor of packet switching, uses basic graph theory principles to show how, given the same set of nodes/dots and a different set of edges/lines, one gets three very different network topologies. Same dots, different lines, different networks. The familiar distinction between centralized, decentralized, and distributed networks can be found everywhere today, not only within computer and information technologies but in social, political, economic, and, especially, biological networks as well." Lien .

Vraiment, il semble que les ummites souhaitent que les terriens s'intéressent à la théorie des graphes :

    " J'invite les mathématiciens de la Terre à se spécialiser dans deux branches de cette science qui auront une importance vitale pour vous dans le futur : la topologie et celle que vous appelez recherche opérationnelle dont la Théorie des graphes. " (lettre 69-3, 1968)

Si l'on en doutait ils expliquent encore une fois, après la lettre 21 déjà évoquée, qu'ils transfèrent des informations dans ce domaine de connaissance :

    " Nous avons réfléchi sérieusement, quand Monsieur Enrique Villagrasa nous a demandé par téléphone un rapport sur notre conception de l'ESPACE et sur nos sensations psychologiques pendant le temps de nos voyages dans les UEWA OEMM (NEFS DE TRANSFERT INTRAGALACTIQUE), sur l'opportunité et la manière de révéler ces concepts. Jusqu'à présent, nous n'avons dévoilé cette sorte d'information à aucun scientifique terrestre puisque les explications théoriques communiquées à différents mathématiciens et physiciens ont été orientées vers d'autres domaines de la Microphysique et de la Théorie Mathématique des réseaux.
La découverte ACTUELLE pour une partie des scientifiques terrestres de ce concept provoquerait une avancée contraire au but recherché (parce que démesuré) de la PHYSIQUE, qui pourrait se traduire en applications technologiques TRÈS DANGEREUSES dans l'état actuel du Réseau Social Terrestre déséquilibré. " (lettre 59-2, 1967)

On peut également relever dans cet extrait que les ummites opposent le transfert du savoir qu'ils effectueraient dans le domaine de la théorie des graphes, au transfert du savoir dans certains autres domaines de la physique qu'ils refusent en arguant que celui-ci pourrait avoir des effets néfastes sur le "réseau social" de la Terre (globalement, les ummites se montrent dans leurs lettres réfractaires au transfert de connaissance pour la même raison).

    " Quant à l'apparent égoïsme que nous pourrions révéler en réservant notre science et technique, nous regrettons de remettre à plus tard la réponse à votre appréciation légère. NOUS SAVONS qu'un apport de cette nature perturberait gravement le Réseau social. " (lettre 59-4, 1967)

En résumé, les ummites se refusent en 1967 à nous transférer leur "science et technique" car ils estiment qu'une telle progression technologique nuirait "gravement" au "réseau social" de la Terre, mais ils souhaitent cependant vivement que la technologie des réseaux d'ordinateurs de la Terre se rapproche du niveau de la technologie ummite (cf. lettre NR-6) tout en affirmant par ailleurs qu'ils effectuent malgré tout des transferts dans le domaine de la théorie des graphes qui (pris au sens large) compte parmi ses champs d'application la technologie des réseaux d'ordinateurs.



Le concept de réseau revêt une haute importance aux yeux des ummites :

    " l'extraordinaire importance des réseaux, terme d'application universelle, ... " (lettre 47-3, 1966)

Effectivement, pour les ummites "tout" constitue des réseaux, des simples objets inertes ou même abstraits au multi-univers en passant par les êtres vivants (cf. lettres 792-1 & 47). Les ummites ont développé une science mathématique afin d'appréhender l'étude des réseaux (les théories terriennes des graphes et des ensembles ne constituant qu'une section de cette science mathématique ummite), révélant notamment un intérêt appuyé pour les interrelations (influences mutuelles) de ces différents réseaux (cf. lettre 31). Parmi les différents types de réseaux, les ummites s'intéressent particulièrement à ce qu'ils appellent le "réseau social":

    " Nos spécialistes en psycho-sociologie de UMMO considèrent le groupe humain comme un cas particulier d' AYUBAA (RÉSEAU).
[...]
Une société se comporte comme un RÉSEAU que l'on peut donc représenter graphiquement (dessin 5) . Dans celui-ci les individus sont représentés par des nœuds et les divers types de relations qui les relient (RELATIONS DE CONSANGUINITÉ, de SUBORDINATION MENTALE, de COMMUNICATION VERBALE ou TÉLÉPATHIQUE, etc.) par des ARCS. Dans ce modèle mathématique de réseau si complexe, il faut dire que les élémentaires concepts de potentiel et de flux ont été remplacés par une grande gamme de paramètres psychométriques et sociométriques. " (lettre 31, 1966)

Et les ummites expliquent (en 1966) avoir localisé un défaut majeur du réseau social de la Terre dans les "moyens de communication" qui relient les "noeuds" (les hommes) du réseau :

    " Nous croyons (et étant pour le moment en pleine étude nous nous abstenons de donner une réponse catégorique) que la société terrestre est endommagée non pas dans ses éléments constitutifs primaires, c'est-à-dire les cerveaux individuels, mais dans la structure de son AYUYISAA (RÉSEAU SOCIAL).
[...]
avant le moment d'analyser plus soigneusement le problème, nous vous informons préalablement que la grande défaillance de la SOCIÉTÉ sur la PLANÈTE TERRE repose sur la structure défectueuse des communications sociales. Dit d'une autre façon plus compréhensible pour les personnes qui ne sont pas versés en sociologie : le RÉSEAU SOCIAL TERRESTRE soufre les conséquences des relations spirituelles mal orientées entre ses membres et d'une véritable indigence dans les moyens de communication sociale qui empêche ses membres de se comprendre et de s'identifier entre eux. C'est le milieu externe qui vous rends malheureux et non pas votre propre structure cérébrale. " (lettre 31, 1966)

Si les ET seraient à l'origine de l'émergence d'Internet, alors ce dernier extrait pourrait en quelque sorte en révéler le "mobile": le réseau d'ordinateurs mondial et accessible à tous influence positivement le réseau social planétaire. Cet extrait confirme par ailleurs les deux extraits de la lettre 47 déjà évoqués dans lesquels les ummites expliquaient en 1966 que de nouveaux "moyens d'information et de communication accessibles à tous les humains" étaient nécessaires afin d'améliorer le fonctionnement du réseau social de la Terre et de lui permettre d'évoluer "néguentropiquement" (terminologie employée habituellement par les ummites).



Selon certaines sources, l'étude analytique des réseaux sociaux prit véritablement son essor à partir des années 1970. Pour Michel Forsé (directeur de recherche au CNRS): "Des recherches pionnières ont été menées sur ces questions tant par des sociologues, comme Georg Simmel (1908) ou Jacob Moreno (1934), que par des ethnologues comme Radcliffe-Brown, Firth, Barnes (1954) ou Bott (1971). Elles sont à l’origine de l’important développement de l’analyse des réseaux sociaux auquel on assiste depuis le début des années 1970 et au travers duquel les bases de ce que l’on désigne souvent aujourd’hui par le terme d’analyse structurale ont été jetées." Lien . Il semble qu'il soit généralement considéré que le terme même de "réseau social" ait été introduit par John Barnes en 1954 Lien . Jusqu'alors d'usage réservé (pour l'essentiel) aux spécialistes, l'emploi de cette terminologie est récemment entré dans les moeurs du public (sous l'effet d'Internet justement), faisant ainsi apparaître une convergence supplémentaire (en plus des réseaux d'ordinateurs) avec la "culture" ummite puisque effectivement la terminologie de "réseau social" est abondamment utilisée dans les courriers ummites des différentes années de réception :

    " Il n'existe pas de plus grand génocide que le crime de maintenir le réseau social dans l'abrutissement qui permet à une minorité de dirigeants de se maintenir au pouvoir. " (lettre 41-7, 1966)

    " Nous vous avons indiqué que la société est un véritable réseau dans laquelle les individus sont représentés mathématiquement par des nœuds interrelationnés entre eux par de multiples arcs. Ce réseau est dynamique. Il est dirigé par des lois et son fonctionnement sera optimal quand la structure du réseau sera harmonique. " (lettre 47-1, 1966)

    " Nous respectons bien sûr vos points de vue concernant le fait que le Réseau Social Terrestre ne pourra adopter le modèle Social de UMMO. Critère que nous partageons en partie seulement. " (lettre 55, 1967)

    " Nous aimons le Créateur, mais comme il ne nous est pas accessible, comme il transcende notre conscience comme nos concepts du WAAM, et que l'échelle des valeurs psychiques ou idéaux ne peuvent ressembler en rien à l'AIIOOYA, nous projetons cet amour sur les autres EESEOEMI (nos frères) et cet amour se traduit par une morale sociale épurée et des contrats sévères envers l'AYUYISAA (Réseau Social) (voir note 5).
NOTE 5 : Nous assimilons l'ensemble des OEMMI à un Réseau dont les noeuds ou points de jonction représentent les organismes physiologiques, et les "branches", les liens d'ordre physique, psychologique, moral... Un flux informatif mesurable entre deux IBOO (noeuds ou centres) définira analytiquement cette relation en degré ou étape du Réseau. " (lettre 81, 1969)

    " Les jeunes (garçons et filles) sont envoyés dans de grands centres d'enseignement UNAUO UEE , véritables villes pourvues de tous les systèmes possibles pour rendre viable l'intégration de l'individu dans un Réseau Social, un cadre, véritable modèle biosocial de ce qui sera plus tard pour eux le Réseau Social de UMMO. La maturation de l'enfant se mesure en fonction de modèles mentaux standard. C'est notre Réseau SANMOOE AIUVAA (complexe d'ordinateurs qui régit en partie le développement d'UMMO) qui détecte pour chaque cas, les seuils de niveaux tolérés conventionnellement comme symptômes d'une telle maturation. En même temps, le SANMOOE AIUVAA fournit aux parents les moyens phono-visuels pour l'éducation à tous les niveaux et sur tous les thèmes en les adaptant aux traits particuliers personnels de l'enfant en question. " (lettre 99, 1971)

    " Pour être atteints, tous ces buts idéaux requièrent un effort énorme, une étude soigneuse et sont l'œuvre NON D'UNE SEULE PERSONNE mais du RÉSEAU SOCIAL et aussi le fruit de plusieurs générations. " (lettre 112, 1974)

    " Au cours des récents mois passés nous avons établi un réseau de contrôle et d'enregistrement des signaux phoniques émis par les membres du groupe dont vous faites partie. [...] Nous devons aussi vous avouer que nous avons toujours disposé de systèmes capables de paramétriser les variables psychophysiologiques correspondant à la fonction encéphalique de onze personnes membres de ce micro réseau social. " (lettre 791, 1987)

    " Nous ne comprenons pas bien de ce fait l'incohérence de l'OEMMII de la TERRE qui s'obstine de manière aberrante à juger l'intentionnalité du délinquant au lieu de structurer comme nous un système de réponses d'aversion qui éduqueraient la conduite globale du Réseau social, pour corriger ses tendances entropiques sans qu'il soit question d'aborder le problème dans la prétention stérile d'élucider quand a il y a eu libre arbitre dans la violation de la loi. " (lettre 791, 1987)

    " Hommes de la Terre, nous manquons d’autorité pour vous exhorter à adopter des formes éthiques d’ordre supérieur, cette dénonciation de la triste condition de la YIIE de OYAAGAA ne constitue pas une ingérence dans le devenir historique du réseau social de la Terre, puisque nous ne révélons pas quelque chose que vous ignorez et qui n’aurait pas été dénoncé par les femmes et les hommes justes et de condition morale élevée. Mais oui nous pouvons dire qu’une grande partie des dérèglements terribles dont souffre le réseau social de la Terre est provoquée précisément par l’injuste violation de la dignité que vous devez octroyer à vos femmes. " (lettre 540, 1988)

    " Vous avez créé un "ordre" social structuré de manière délirante dans lequel le pouvoir technologique, le pouvoir économique et l'information sont manipulés non par les créateurs intelligents de systèmes ou réseaux émergents, mais par les cerveaux les plus malades ou paléoencéphaliques de la Société.
[...]
Le réseau social de OYAGAA est entre les mains de quelques foyers ou centres détenteurs du pouvoir économique. Toute idée, création ou modèle, qui au début peut être généré par un autre OEMMII ou groupe d'OEMMII étranger à ces centres de décision, finit immanquablement par être phagocyté, contrôlée par ces premiers. " (lettre 1378, 1988)

    " notre désir de communiquer ouvertement avec vous, les OEMMII de la Terre, est vif et seule nous retient la certitude que l'établissement d'un contact officiel public serait préjudiciable au fragile réseau social de votre planète. Pour la même raison nous ne pouvons intervenir directement et publiquement ainsi que vous le supposez.
[...]
Le contact avec nos frères de la planète DOOKAAIA fut officiel et il n'y eut pas, à notre connaissance, de tentative clandestine de quelconques autres OEMMll pour se mêler à notre réseau social. Cela serait d'ailleurs impossible car chaque personne de ce réseau social est nécessairement en interaction avec le réseau d'ordinateurs SANMOO AAYOUBA qui surveille toute notre planète. Aucune intrusion n'est de ce fait envisageable au sein de notre réseau social. " (lettre NR-13, 2003)

"Il est exact que nos OUAA (lois morales) nous interdisent d'interférer directement avec toute civilisation étrangère. Nos OUAA nous obligent cependant à protéger la vie sous toutes ses formes. L'état d'urgence dans lequel se trouve votre planète nous contraint ainsi à intervenir indirectement au sein même de votre réseau social pour tenter de minimiser les effets catastrophiques auxquels pourraient aboutir les décisions fort souvent irrationnelles de vos dirigeants.
[...]
Des actions d'assistance ou de prévention sont ponctuellement menées lorsque nous les jugeons nécessaires et si leurs effets ne portent pas préjudice à votre réseau social.
[...]
Les travaux documentaires sur les chimpanzés effectués par votre sœur Jane Goodall sont très éclairants pour vous imprégner de l'importance de l'étude des similitudes et des différences comportementales entre l'homme et les autres primates évolués. Ces documentaires mettent en évidence l'importance à la fois de la notion de réseau social et du rôle de chaque individu/nœud au sein d'un tel réseau. Vous devez vous rappeler à tout instant que l'homme est un être social dont le rôle, mué dans son cas en responsabilité, est non seulement de maintenir la stabilité de son propre réseau social mais aussi d'engendrer la néguentropie au sein de ce réseau et de l'écologie planétaire. Il s'agit ici d'une loi morale fondamentale. " (lettre NR-21, 2009)


Un dernier exemple, particulièrement intéressant ici :

    " L'OEMII peut exiger que l'AYUYISAA (la SOCIÉTÉ ou RÉSEAU SOCIAL) lui fournisse dans n'importe quel cas : XAABI (habitation), UAMII (ALIMENTATION ADÉQUATE), formation en ONAWO WUA (enseignement), AARGIAGOO (PROPHYLAXIE ET ASSISTANCE MÉDICALE), WOAII OO (ASSISTANCE RELIGIEUSE) XANMOO AYUBAA (accessoirement au moyen d'ordinateurs). " (lettre 68, 1967) 11

Avec ce dernier extrait, on peut relever qu'en 1967 était présente dans un texte ummite l'idée que l'accès au réseau "XANMOO AYUBAA", disons "Internet", soit un droit "fondamental" (et opposable) du citoyen. On peut ainsi apprécier la finesse de vue, à l'époque, des auteurs ummites (quels qu'ils soient) sur les réseaux d'ordinateurs planétaires, accessibles à tous et interagissant profondément avec la société. Cette particularité des "droits de l'homme ummites" est rapportée alors que les auteurs du texte effectuent une certaine comparaison entre la "déclaration des droits humains acceptés par l'ONU" et leur "série d'UAA protectrice de l'OEMII" ("UAA" signifiant "loi"). Cette comparaison révèle d'ailleurs une forte similitude entre les deux conceptions des droits humains:

    " Vous oberverez qu'à part certaines particularités, l'analogie est très significative. " (lettre 68, 1967)

Le droit relatif à "Internet" comptait parmi ces "particularités", une particularité maintenant en passe d'être levée puisque récemment le Conseil des droits de l'homme des Nations unies Lien a adopté une résolution affirmant notamment le droit à chacun de jouir d'un accès à Internet Lien (cette résolution fait suite à un premier rapport Lien de l'ONU émis en 2011 qui appelait à ériger l'accès à Internet en droit humain fondamental). Depuis 2010 la connexion Internet haut débit est un droit opposable en Finlande, et ces dernières années des questions similaires relatives à l'accès à Internet ont été soulevées dans un nombre croissant de pays. En France, une sanction prévue par la loi Hadopi est de couper l'accès à Internet, une idée de sanction qui révulse Tim Berners-Lee 12 : "Je veux pouvoir continuer à utiliser l'Internet. Si l'accès m'est coupé, pour une raison ou une autre, en ce qui me concerne ma vie sociale serait totalement dégradée. Pour certains, c'est un accès à l'information médicale" (Tim Berners-Lee, Le Figaro Lien ); "Cette idée de sanction par la déconnexion n’est pas seulement stupide, elle est grave à l’ère de la société de l’information." (
Tim Berners-Lee, Libération Lien ).



Les lettres ummites connues ont été reçues à partir de 1966, et dès ces premiers envois les réseaux d'ordinateurs XANMOO AYUBAA d'UMMO sont fréquemment évoqués (dans environ une douzaine de lettres pour les années 1966-1967), accompagnés parfois de certaines descriptions.

    " Les circuits nerveux avec leurs synapses correspondantes forment un réseau complexe qui sûrement rendrait perplexe la majorité des neurophysiologiques terrestre. Sa complexité peut seulement être comparée avec nos XANMOO AYUBAA (ORDINATEURS) dont la structure est impossible à embrasser et à comprendre pour un être humain, nécessitant plusieurs milliers de spécialistes pour sa programmation, son entretien et ses réparations. " (lettre 47-1, 1966)

Les ummites évoquent 120 de ces réseaux mais emploient majoritairement le mot "XANMOO AYUBAA" au singulier, pouvant ainsi suggérer que tous ces réseaux sont reliés.

    " Il existe sur UMMO 120 XANMOO AYUBAA géants reliés à la grande MÉMOIRE sus-citée. Ces énormes dispositifs règlent toute l'activité de UMMO. Ne pensez pas qu'ils se substituent à l'esprit créateur de l'homme. Ils sont essentiellement un auxiliaire indispensable de notre civilisation. " (lettre 41-16, 1966)

En 1967, le lecteur des courriers ummites pouvait déjà se constituer une certaine vision des XANMOO AYUBAA, réseau planétaire, accessible à tout ummite et en profonde interaction avec l'ensemble de la société d'UMMO. Il serait alors intéressant de tenter d'effectuer une certaine comparaison entre Internet tel qu'on le connaît aujourd'hui et la description du réseau XANMOO AYUBAA présente dans les textes ummites des années 1966-1967.
On pourrait ainsi notamment croire y apercevoir le concept de commerce électronique:

    " Nous ne connaissons pas cette curieuse institution de l'argent car dans toutes les transactions des quelques biens mesurables qui existent sur UMMO, intervient le réseau de XANMOO (Espèces d'ordinateurs ou cerveaux électroniques). " (lettre 21, 1966)

;divers services en ligne :
    " Mon épouse peut, de notre domicile, entrer en contact avec le XANMOO AYUBAA et lui soumettre les données relatives à la température, tension, degré d'acidité de la sueur, nature des ondes cardiologiques, etc, de notre petite fille malade, et en recevoir le diagnostic et les prescriptions thérapeutiques. De même, nous pourrions lui soumettre un problème compliqué de mathématique pure ou de psychobiologie analytique. " (lettre 41-16, 1966)
    " Immédiatement ils choisissent ce qui va constituer leur foyer. A l'intérieur de leurs professions respectives ils peuvent s'adapter à une ou plusieurs cités et là, acquérir comme nous disons, une maison fonctionnelle et un mobilier qui s'adapte à leurs besoins. L'acquisition se fait en consultant le SANMOO AYUBAA (réseau d'ordinateurs) qui les renseignent non seulement sur le solde en leur faveur, mais aussi sur le montant qui leur convient et qu'ils ont le droit de dépenser pour leur acquisition. En nous référant à un solde et à un montant à dépenser, n'oubliez pas que nous devons employer des termes espagnols pour traduire des paroles intraduisibles car sur UMMO l'argent n'existe pas de la manière dont vous le connaissez. Les deux jeunes, tout au long de leurs études, ont accumulé une rémunération qui est fonction de leurs capacités intellectuelles et de leur rendement dans ce travail. Une telle rémunération, exprimée mathématiquement, est conservée dans cette Centrale XANMOO AYUBAA . C'est maintenant qu'ils peuvent l'utiliser, un peu comme si vous aviez accumulé votre capital dans une Banque (nous répétons que dans notre cas il ne s'agit pas d'argent même si vous pouvez penser à une espèce de transfert bancaire dans ce cas). " (lettre 41-13, 1966)

;des "applications XANMOO AYUBAA" qui pourraient évoquer certaines applications Internet/Web, comme notamment les bibliothèques en ligne, ou Google Maps/Street View, ou encore des sites d'hébergement de vidéos, des Webcams :

    " La seconde source d'information visuelle est le XANMOO AYUBAA . Ce réseau qui couvre tout Ummo, non seulement fournit le conseil sur les fonctions scientifiques ou offre ses services de calcul ou règle le trafic des UEWA entre autres nombreux services. Il envoie aussi tout type d'images aux habitants des XAABII (maisons) depuis des textes polygraphiés jusqu'à des vues panoramiques des belles régions polaires. Depuis des reproductions de vieux documents historiques jusqu'à de simples images pédagogiques pour l'apprentissage de l'enfant. Depuis des images animées (vous les appelleriez cinématographiques) qui occupent tout le GAA (écran hémisphérique) correspondantes au processus de fabrication des fibres optiques dans une fabrique située à des centaines de KOAE, jusqu'à la vision d'un de nos enfants durant l'UAMII (repas) dans le UNAWO UI (colonie universitaire). " (lettre 41-11, 1966)

Avec Internet, la loi est consultable en ligne Lien sur Terre comme sur UMMO :

    " Jamais un OEMII ne peut alléguer ignorer la LOI , car quand il a des doutes dans certains cas concrets, il a à sa disposition une connection avec le XANMOO AYUBAA (Réseau d'ordinateurs) qui lui fournit phonétiquement et graphiquement tous les renseignements sur ses droits civils et ses obligations envers l'État. " (lettre 68, 1967)

Selon le site vie-publique.fr (portail d'information patronné par le gouvernement Lien ) : "La publication des lois est, par ailleurs, assurée par une édition papier et une nouvelle édition électronique. L’adage « nul n’est censé ignorer la loi » prend alors tout son sens." Lien .

Dans la lettre 58, les ummites évoquent l'utilisation de XANMOO AYUBAA comme outil de "calcul distribué" Lien (ici dans le domaine de la "biogénétique") :

    " Selon les ramifications possibles (nouvelles espèces nées par mutation), il est vain d'entrer au centre, l'immense complexité rend impossible tout travail de recherche. Et l'utilisation de XANMOO AYUBAA (ordinateurs) n'est pas suffisante pour ce type d'analyse (l'ordre de grandeur peut être de 10 520 ! ) " (lettre 58-3, 1967)

Il existe également des programmes de calcul distribué s'appuyant sur Internet utilisés dans différents domaines scientifiques Lien , l'opération SETI-Home Lien qui faisait appel aux internautes du monde entier avait même été largement suivie.


Si les ummites évoquaient en 1966 l'idée d'un réseau d'ordinateurs "géant" totalement mondialisé, relié à chaque individu et partie intégrante du fonctionnement du réseau social planétaire, il serait intéressant de savoir si des idées comparables circulaient à la même époque, notamment parmi ceux qui travaillaient dans le domaine de recherche des réseaux d'ordinateurs modernes qui débutaient alors un processus de développement.

Dans une vidéo Lien , Kleinrock explique (à partir de 16:05) qu'au moment où la première connexion du réseau ARPANET, qu'il avait supervisée lui-même, était établie en octobre 1969 Lien , il avait alors déjà estimé que les réseaux d'ordinateurs finiraient par être accessibles "partout", comme c'était le cas avec l'électricité. Il se dit toutefois avoir été surpris par la dimension qu'Internet a finalement pris (dans les années 1990, donc), justement en particulier dans sa dimension sociale qu'il n'avait pas envisagé, Kleinrock concluant d'un logique : "It's an amazing story". Kleinrock et certains des acteurs principaux du projet ARPANET pointent vers Joseph Carl Robnett Licklider Lien (ou "Lick", puisqu'il demandait à ses collègues de l'appeler ainsi) comme ayant été le plus grand visionnaire d'Internet tel qu'on le connaît aujourd'hui, Roberts estimant ainsi que le texte "On-Line Man-Computer Communication" Lien qu'il co-signa en 1962 avec Welden Clark était le premier à introduire le concept Internet Lien . Repéré pour les idées qu'il avait alors exposées dans différents domaines de l'informatique (qu'il a contribuée à faire naître, selon certains), l'ARPA l'engagea en 1962. A l'époque, la grande priorité de l'ARPA se trouvait dans des projets purement militaires (missiles balistiques, détection des essais nucléaires, etc 13 ) et Licklider s'efforçait de promouvoir auprès de ses collègues l'importance des ordinateurs et particulièrement de la nécessité d'améliorer leur interactivité, alors précaire (un préalable nécessaire à l'utilisation des réseaux d'ordinateurs comme moyens de communication entre les humains alors que les militaires y trouvaient d'autres objectifs). Ses efforts susciteront la création de l'IPTO (1962) duquel naîtra le réseau ARPANET.

Si l'on se base sur les informations déjà évoquées contenues dans leurs différentes lettres, il y aurait une certaine légitimité à considérer que les ummites (quels qu'ils soient) étaient attentifs aux travaux que Licklider menait à cette époque étant donné les idées qu'il avait déjà avancées et la place stratégique de premier directeur de l'IPTO qu'il occupait. On peut également noter qu'en 1963, de façon intrigante, Licklider présenta (dans un mémo Lien ) auprès de ses collègues le projet de réseau d'ordinateurs qui animait ses pensées sous l'appellation de "Réseau d'Ordinateurs Intergalactique" (Intergalactic Computer Network Lien ). D'ailleurs, peut-être est-ce trop intrigant pour certains qui préfèrent utiliser entre autres les termes "universal" ou "global" quand ils se réfèrent pourtant à l' "intergalactic computer network" de Licklider. Il semble qu'il s'agissait pour lui en partie d'humour : "we talked about it in a semi-humorous way, and the term 'Intergalactic Network' was a kind of intentionally grandiloquent way to express the idea, because we didn't really expect to get at that right way" Lien . Cette appellation particulière avait apparemment su capter l'attention de Robert (ou Bob) Taylor 14 : "I saw a phrase in the Licklider memo. The phrase was in a totally different context -- something that he referred to as an "intergalactic network." I asked him about this later... recently, in fact I said, "Did you have a networking of the ARPANET sort in mind when you used that phrase?" He said, "No, I was thinking about a single timesharing system that was intergalactic...". Lien , 15


JCR Licklider
Joseph Carl Robnett Licklider



Roberts fait partie de ceux qui déclarent avoir été influencés par la "vision contagieuse" de Licklider : "Lick had this concept of the intergalactic network which he believed was everybody could use computers anywhere and get at data anywhere in the world. He didn't envision the number of computers we have today by any means, but be had the same concept—of all of the stuff linked together throughout the world, that you can use a remote computer, get data from a remote computer, or use lots of computers in your job. The vision was really Lick's originally. None of us can really claim to have seen that before him nor [can] anybody in the world. Lick saw this vision in the early sixties. He didn't have a clue as how to build it. He didn't have any idea how to make this happen. But he knew it was important, so he sat down with me and really convinced me that, it was important and convinced me to move into making it happen." (Larry Roberts, "Nerds: A Brief History of the Internet" de Stephen Segaller Lien ).

Il semble que la lettre NR-6 ait été reçue à l'époque où, à l'ARPA/IPTO, commence véritablement à se manifester un certain enthousiasme à l'idée de la réalisation d'un réseau d'ordinateurs expérimental, le futur ARPANET, selon des propos Lien de Licklider: "Larry became head of the office, and I think the Arpanet was the main thing he thought about. He carried everything else along, but it was, therefore, 1967 or '68, I guess, before you could say that there was really dedication to do that. [...] sure, we talked about networks when I was there from '62 to '64, but not in the serious way that we were talking about them in '67, '68, 69." (la décision même de construire le réseau ARPANET fut prise en 1966, année de réception des premières lettres ummites connues à ce jour).

En 1968, Licklider co-signe avec Taylor un article Lien ("The Computer as a Communication Device", Science and Technology - avril 1968) qui poursuit la réflexion entamée au début des années 1960: comme le nom de l'article l'indique, les réseaux d'ordinateurs ne servent pas seulement à échanger des données informatiques mais sont surtout un outil, un moyen de communication entre les hommes, un thème qui intéresse particulièrement les ummites "depuis" 1966. Cet article a impressionné certains spécialistes de par son côté précurseur d'Internet tel qu'on le connaît aujourd'hui. En particulier, cet article soulevait déjà dans sa conclusion la question de savoir si l'accès aux réseaux d'ordinateurs (tels qu'ils étaient imaginés dans l'article) devait être partagé par tous et constituer un droit. Michael Hauben avait mis en ligne au milieu des années 1990 un livre sur l'histoire des réseaux et d'Internet ("Netizens: On the History and Impact of Usenet and the Internet" 16 , écrit avec sa mère Ronda déjà citée et publié par l'IEEE Lien ). Hauben, apparemment impressionné, y souligne l'importance de cette question posée qu'il qualifie de "prophétique":

    "Since the advantages that computer networks make possible for society will only happen if these advantages are available to all who want to make use of them, Licklider and Taylor realize there is a crucial challenge put on the agenda of our times by the development of the Net. They conclude their article with a prophetic question: "Will `to be on line' be a privilege or a right?"(11) They argue that it must be a right. Otherwise, instead of providing all the many benefits it makes possible, it will only increase the inequities of intellectual opportunity that currently exist.

     The challenge they raise is one of access. The authors point out that the positive effects of computer networking will only come about if the networks are made easy to use and available to all. They argue that access should be made available because of the global benefits that would ensue. They conclude by describing how humankind can benefit immeasurably from the educational opportunities the Net makes possible, "if the network idea should prove to do for education what a few have envisioned in hope...surely the boon to humankind would be beyond measure."(12)

     Licklider and Taylor raise the important point that access should be made available to all who want to use the computer networks." Lien .

On peut alors se rappeler que précédemment à l'article de Licklider et Taylor, les ummites avaient exposé des idées similaires, et en particulier avaient justement fait du libre accès à "Internet" un droit fondamental du citoyen dans l'extrait de la lettre 68 de 1967 déjà évoqué.

Tous les directeurs successifs de l'IPTO, au cours de la période qui aura vu la mise sur rails du projet d'ARPANET, puis sa réalisation, ont déclaré avoir été influencés par les vues de Licklider. Licklider semble donc avoir avec son "inspiration intergalactique" contribué à aiguiller la recherche aux USA vers le domaine des réseaux d'ordinateurs modernes, et à la réalisation du réseau ARPANET. Lequel réseau contribua à son tour à catalyser la recherche dans le monde sur les réseaux d'ordinateurs modernes qui aboutira finalement à l'émergence d'Internet. Taylor: "Without the ARPAnet, the Internet would have been a much longer time in coming.".



Une vision insistante, répandue à travers le monde, stipule qu'Internet aurait été créé par le Pentagone 17 qui aurait en quelque sorte "légué" un versant public de son réseau à l'ensemble de l'humanité. Pourtant, certaines sources suggèrent qu'en réalité cette vision ne délivrerait qu'une fraction de vérité.

On peut ainsi noter l'article paru en 2005 "The history of the Internet: the missing narratives" Lien qui affirme mettre en défaut cette vision : "Most histories of the Internet, both scholarly and popular, focus on its origins in the ARPANET network built by the U.S. Advanced Projects Research Agency in the late 1960s. In this paper it is shown that the ARPANET was just one of many private and public initiatives that helped shape the Internet of today.". Ian Peter (spécialiste d'Internet Lien ) fait partie de ceux qui étaient insatisfaits par cette version répandue de l'histoire d'Internet. Il décida alors de mener sa propre étude qu'il a condensée dans un document consultable en ligne Lien . En particulier, on peut ainsi accéder à une page Web Lien intéressante dans laquelle Peter essaie de répondre à la question de savoir "qui a vraiment inventé Internet", une façon également de se demander ce qu'est véritablement Internet et surtout ce qui pourrait en constituer la véritable origine. Sont alors présentées cinq "théories" différentes de ces origines potentielles, certaines tenant compte des idées répandues à ce sujet, la première théorie portant sur l'invention de la commutation de paquets. La seconde théorie examinée par Peter aborde la réalisation de la suite de protocoles TCP/IP Lien (ce sont ces protocoles qui sont aujourd'hui employés par Internet) qui est effectivement considérée par certains comme constituant l'origine d'Internet, l'auteur (principal) de cet ensemble de protocoles étant alors assimilé au "père d'Internet".

La mise au point de TCP/IP a été effectuée au sein de l'expérimentation ARPANET de l'IPTO par Vint (ou Vinton) Cerf Lien en collaboration avec Bob (ou Robert) Kahn Lien , une version mature du protocole ayant émergé après plusieurs années de développement. Cerf a également d'autres contributions importantes au succès d'Internet à son actif Lien ; il a notamment occupé un poste de dirigeant à l'ICANN Lien qu'il avait contribué a former, ou encore cofondé avec Kahn l' "Internet Society". Cerf est peut-être celui qui est le plus souvent présenté comme étant le "père d'Internet" (parfois Kahn est associé à certains de ces efforts, les deux hommes étant alors présentés comme "co-inventeurs" de TCP/IP ou même d'Internet).

Selon certaines sources TCP/IP aurait intégré certains apports importants d'origine extérieur à ARPANET, notamment en provenance du Xerox PARC Lien , ou encore de l'équipe du réseau expérimental français CYCLADES Lien avec en particulier la technique du datagramme (les différents paquets d'un flux de données peuvent suivre des routes différentes du réseau, le destinataire assurant la remise en ordre des différents paquets) dont la paternité est attribuée à Louis Pouzin 18 , une des techniques à la base de la technologie employée aujourd'hui par TCP/IP et donc Internet. On peut visionner la vidéo Lien d'une interview de Pouzin (conduite par Jean-Michel Billaut) qui y affirme notamment (à partir de 11:45): "Je ne dirais pas que TCP/IP est un copié-collé, mais c'est dérivé directement du protocole de CYCLADES". Dans une interview Lien datant de 1990, Cerf ne fait pas mystère de l'importance des apports de l'équipe de CYCLADES (outre Pouzin sont également cités Hubert Zimmerman et Gérard Le Lann) dans l'élaboration de TCP/IP. C'est ainsi que certains Lien considèrent que la contribution générale de Pouzin au développement des technologies à la base d'Internet (ou du moins de TCP/IP) pourrait valoir celle de Cerf.


Vint Cerf                    Louis Pouzin
Vint Cerf                                                                          Louis Pouzin


Autre contribution intéressante de Pouzin, il présenta en octobre 1973 dans son article "Interconnection of Packet Switching Networks" Lien un modèle de réseau de réseaux hétérogènes (ou d'internet 19 ; Pouzin utilise d'ailleurs également le terme "inter-network" dans son article) qu'il nomma "Catenet". Signe de l'importance de cet apport, certains Lien estiment que ce que l'on appelle aujourd'hui "Internet" aurait pu s'appeler "Catenet". Des mots que l'on prête à Cerf confirment que cet article de Pouzin fut pour lui une source d'influence, notamment dans la genèse du terme "internet" qu'il introduisit : "I used the term in a very early paper (IEN 48) in part to acknowledge Louis Pouzin's work at IRIA. The term "internetwork" was used in the paper that Bob Kahn and I wrote in May 1974 and the foreshortened "internet" emerged in the December 1974 TCP specification in the title. Catenet was a foreshortened form of "concatenation of network" but "internet" seemed to resonate more in day-to-day speech." Lien . Des mots qui semblent donc confirmer l'importance de l'introduction du modèle de Catenet par Pouzin Lien .

Alors que le réseau ARPANET jouit (logiquement) d'une large couverture dans les articles consacrés à l'histoire d'Internet, une page Wikipedia Lien recense une vingtaine de réseaux d'ordinateurs à commutation de paquets (expérimentaux, privés, publics) répartis dans le monde avant 1975, certains d'entre-eux pouvant éventuellement être antérieurs à ARPANET, comme par exemple les réseaux Tymnet Lien ou SITA Lien qui sont effectivement parfois évoqués en ce sens Lien .
Parmi ces réseaux figure le réseau espagnol RETD Lien qui est devenu, avec une mise en service effectuée en novembre 1971, l'un des premiers réseaux d'ordinateurs à commutation de paquets public dans le monde (certains estiment même qu'il fut le premier Lien ). En comparaison, le réseau ARPANET n'a pas encore effectué de démonstration publique à cette époque alors qu'en France le réseau CYCLADES ne sera pleinement opérationnel qu'en 1974 (premiers essais à partir de 1972) et TRANSPAC, pourtant l'un des premiers réseaux publics en Europe, entrera en service à partir de 1978. La décision de concevoir le réseau RETD semble avoir été soulevée et entérinée en 1968-1969 Lien , les techniciens espagnols ayant mis au point leur propre protocole de communication RSAN Lien .

On peut par ailleurs noter que le (supposé) dactylographe des ummites semble soutenir l'idée que certains transferts de connaissance dans le domaine de la théorie des graphes aient pu être effectués également en direction de citoyens espagnols :

    " J'écrivis à d'autres hommes à qui nous n'avions jamais écrit auparavant, tous de Madrid sauf un de Valence, celui-ci était aussi médecin, et les autres sont : un ingénieur de l'I.C.A.I., un écrivain, un professeur d'université en sciences exactes, et deux autres dont j'ignore la profession. J'ai parlé au téléphone avec le professeur des sciences exactes et celui-ci était très intrigué, il me posa plusieurs questions et, pour finir, il me dit qu'il croyait que c'était moi qui écrivait ces documents qui traitent d' une chose qui s'intitule THÉORIE DES RÉSEAUX et son application aux processus stochastiques 20 . (Si vous aviez vu son étonnement à la réponse qu'ils lui firent ! Ce fut laborieux de lui faire comprendre que je n'avais pas étudié les mathématiques et que je n'étais pas professeur comme il le disait). " (lettre 136-2/E3, 1967)

Un article de la BBC Lien est revenu sur certains faits généralement méconnus de l'histoire d'Internet, le journaliste concluant d'un logique: "there is no doubt that the history of the network is more complex than anyone ever thought.". Le sentiment de ce journaliste semble conforté par l'étude que Peter a mené sur la véritable origine d'Internet Lien , qu'il conclut (certaines des théories exposées par Peter ne font pas intervenir le réseau ARPANET) en soulignant qu'il serait probablement usurpé pour quiconque (individu, groupe, nation) de revendiquer la pleine paternité de l'origine d'Internet, qui semble en réalité partagée et difficile à identifier précisément.

Il ne s'agit évidemment pas de nier l'apport, très important, du réseau ARPANET dans le grand processus qui mena à l'émergence d'Internet mais il ne faudrait pas pour autant sous-estimer d'autres contributions extérieures (que ce soit aux USA ou ailleurs dans le monde). L'opinion de Taylor à ce sujet est intéressante, car bien qu'il fut l'homme qui prit la décision (en accord avec le directeur de l'ARPA) de la création du réseau ARPANET, il semble effectivement estimer Lien que la véritable origine d'Internet se trouverait plutôt du côté du Xerox PARC.
Au vu de ces différentes informations, et sous réserve qu'elles soient valables, l'image du Pentagone créateur d'Internet et "légateur" du réseau à l'humanité apparaît simpliste, pour ne pas dire abusive. Il serait alors intéressant de connaître la raison, ou les raisons pouvant expliquer la propagation de cette image dans les esprits.



Si l'émergence d'Internet résulterait (véritablement) d'un programme d'intervention ET secret (évidemment, cela resterait à prouver), alors les auteurs de ce projet se seraient probablement efforcés de ne laisser apparaître qu'un minimum de traces de leurs opérations, compliquant ainsi fatalement la prise de conscience de leur intervention. Néanmoins, on peut prendre en compte la possibilité qu'ils auraient pu (pour certaines raisons à élucider) désirer semer certains indices afin de faciliter cette prise de conscience, dans un second temps, une fois le succès d'Internet assuré (des spécialistes estiment que le cap du tiers de la population mondiale a être connectée à Internet a été atteint en 2011 Lien ). En ce qui concerne les informations diffusées par les ummites, la lettre 1378 pourrait ainsi être intéressante puisqu'elle était censée décrire un "plan pour sauver la Terre" valable en 1988. On peut déjà noter que les ummites prennent soin d'y rappeler qu'ils ont transmis des informations dans le domaine de la théorie des graphes:

    " Nous commençâmes par une prudente tentative de contact avec des humains spécialisés en divers domaines de la recherche scientifique. Nombre d'entre eux acceptèrent d'examiner les apports dans des domaines aussi divers que la Topologie la Théorie des réseaux, l'Astrophysique et la Biologie ... " (lettre 1378)

Parmi diverses mesures spectaculaires énoncées par les ummites dans leur supposé plan d'intervention, on peut en relever une qui en comparaison des autres apparaîtrait presque terne:

    " un progrès notable aurait été réalisé dans la construction d'un réseau de traitement de l'information capable de s'auto-programmer " (lettre 1378, 1988)

On pourrait considérer qu'Internet puisse (notamment) d'une certaine façon satisfaire à cette description, même si cela reste une interprétation subjective. Internet, tel qu'on le connaît aujourd'hui, aura donc brutalement émergé au cours de la décennie 1990. Un changement de dimension en rapport de l'état précédent des réseaux à travers le monde que certains spécialistes ont reconnu ne pas avoir envisagé. Parmi eux, des acteurs de premier plan; par exemple Lien Charles Herzfeld et Steve (ou Stephen) Lukasik (2 des 3 directeurs de l'ARPA/DARPA sur 1965-1975, Herzfeld étant le directeur qui accéda à la demande de Taylor d'autoriser la création d'ARPANET), ou encore Berners-Lee qui au moment où il annonçait Lien en 1991 la disponibilité des premiers serveur et navigateur Web ne se doutait pas alors Lien non plus de l'impressionnante croissance que le Web ne tarderait pas à connaître, croissance confondue avec celle du futur Internet qui a également impressionné Kleinrock comme on l'a vu dans un extrait vidéo Lien déjà indiqué. Logiquement, les populations avaient encore moins conscience des évolutions spectaculaires à venir alors qu'en réalité elles ignoraient (hors exceptions) l'existence même du terme "Internet".

Si des ET poursuivaient un plan de mise en place d'Internet, cette période de "massification" était une période critique car c'est celle qui risquait le plus d'éveiller les soupçons, aussi bien des dirigeants que des populations. La situation idéale (du point de vue ET), celle qui offrait les plus grandes chances de succès, était alors peut-être d'abréger cette période au maximum, de faire en sorte qu'elle soit la plus brutale possible. Mais du fait de la large ignorance du public sur le sujet, pour capter rapidement les masses sur les réseaux d'ordinateurs jusqu'à en faire l'Internet actuel il était nécessaire d'appliquer préalablement une grande campagne de "communication" au niveau planétaire pour informer ces masses, et donc le concours des pouvoirs médiatiques d'alors était nécessaire puisque justement Internet n'existait pas encore. Une situation des plus paradoxales, puisque ce seraient les pouvoirs médiatiques en place qui assureraient ainsi eux-mêmes l'effort crucial permettant la "redistribution" (partielle) de leur propre pouvoir (médiatique) dans les mains des populations. Et pourtant, c'est ce qu'il s'est produit dans la réalité. La promotion d'Internet auprès du grand public par les "pouvoirs traditionnels" est peut-être le point le plus paradoxal, ou intrigant, de tout le processus ayant participé au cours de plusieurs décennies à l'émergence d'Internet.

Dans la lettre 1378 de 1988, les ummites affirment notamment qu'ils auraient "généré un nouveau modèle de société" en cas d'intervention dans le cadre d'un supposé "plan pour sauver la Terre". On peut alors relever certaines précisions particulièrement intéressantes :

    " Notre mission se serait centrée à structurer ce modèle et à créer un Réseau international de processeurs d’information basé sur de nouvelles technologies de commutation et de propagation de données, (photoniques) dont il n’est pas nécessaire de vous expliquer la fonction orientée vers le développement de modèles de décision (Gouvernement, recherche, contrôle économique… ).

Nous ne pouvons pas vous éclairer sur les probabilités d’un tel événement. Mais vous devez comprendre que si ceci était très incertain, nous ne vous aurions pas remis ce RAPPORT.  " (lettre 1378, 1988)

Internet pourrait d'une certaine façon satisfaire à cette description d'un "réseau international de processeurs d’information", même si logiquement cette terminologie n'était pas particulièrement évocatrice au lecteur "lambda" de 1988. On pourrait peut-être également voir un signe confortant ce rapprochement dans la précision que ce "réseau international" serait "basé sur de nouvelles technologies de commutation" alors que l'émergence de l'innovante commutation de paquets, constituant pour certains un véritable changement de paradigme, symbolise l'avènement des réseaux d'ordinateurs modernes et donc d'une certaine façon d'Internet.

Quoi qu'il en soit, cet extrait de la lettre 1378 semble correctement traduit de l'original ummite écrit en espagnol, si l'on se réfère à ce qui semble être une reproduction (photocopiée) de cette lettre :

L1378_Com_1

capture de la lettre 1378 originale (ummo-ciencias.org Lien )



Le choix dans cet extrait pour le mot "processeur" pourrait éventuellement être intéressant, puisque dans l'histoire des réseaux d'ordinateurs modernes ce mot est chargé d'une certaine valeur symbolique 21 . Concrètement, Internet constitue essentiellement un réseau international de processeurs (routeurs Lien et commutateurs réseau  Lien , des descendants de l'interface message processor du réseau ARPANET) d'information (messages, paquets de données, etc).

Le peu que les ummites ont dévoilé de la "fonction" qu'ils attribueraient à ce "réseau international de processeurs d'information" pourrait sembler en phase avec la perception que peuvent avoir certains spécialistes, comme par exemple Berners-Lee, du rôle qu'Internet aurait à jouer auprès de nos sociétés: "The Internet is increasingly becoming the dominant medium binding us. The neutral communications medium is essential to our society. It is the basis of a fair competitive market economy. It is the basis of democracy, by which a community should decide what to do. It is the basis of science, by which humankind should decide what is true." Lien ; alors que les ummites précisaient en 1988:

   " fonction orientée vers le développement de modèles de décision (Gouvernement, recherche, contrôle économique… ) " (lettre 1378)

On peut également relever dans cet extrait l'évocation de "nouvelles technologies de propagation de données", avec l'indice supplémentaire: "photoniques". On pourrait considérer que ces mots font référence aux câbles à fibres optiques 22 dont l'utilisation tend maintenant à être exclusive pour les réseaux (physique) d'Internet, une technique qui avait été l'un des thèmes de la grande campagne de "communication" des années 1990 sur les "autoroutes de l'information".

Cet intéressant extrait est situé à la fin de la note 5 qui traite notamment des supposées techniques de manipulation mentale ummites 08 . On peut alors noter que dans la lettre concernée, la suite logique à cette note 5 est la phrase :

    " On exercerait immédiatement un contrôle sur les moyens de diffusion, pour moduler pas à pas l’information publique au sujet de ce processus de changement de manière qu'il soit assimilé progressivement sans causer d’alarme. " (lettre 1378, 1988)

Et justement, il y eu une intense campagne de "communication" au niveau planétaire (notamment sur les dites "autoroutes de l'information") qui précéda la véritable émergence d'Internet. En première analyse (le concours de spécialistes serait intéressant), on pourrait déjà séparer cette campagne en deux phases.

Au début des années 1990, sous l'impulsion d'Al Gore en particulier, les médias "traditionnels" faisaient la promotion du concept quelque peu évasif des "autoroutes de l'information" Lien . Internet n'était alors qu'un des nouveaux médias annoncés comme utilisant ces nouveaux canaux de communication, quand toutefois il était évoqué. Peter écrit : "Between April 1992 and July 1993 all of the major US business magazines had published major features on new communications and the "Information Superhighway". It's worth analyzing what these magazines and feature articles talked about. The first thing I noticed - not one of the feature articles I picked up mentioned the Internet. It wasn't on the business horizon of this brave new converged world of Silicon Valley and Hollywood. They were more interested in interactive television." Lien . Ainsi, Internet était relativement effacé dans cette première phase alors que les populations mondiales étaient informées qu'une évolution majeure semblait devoir survenir dans le domaine des médias. Cette première phase eu probablement également un certain impact sur l'esprit des dirigeants du monde entier, par exemple en France le Premier ministre de l'époque Édouard Balladur commanda un rapport sur les "autoroutes de l'information" : le rapport Théry Lien .

Il semble qu'il y ait eu un certain virage quelque part entre les années 1993 et 1995. Internet commence alors à être abondamment évoqué, identifié aux "autoroutes de l'information", ou même à remplacer les "autoroutes de l'information" dans la rhétorique en usage (dans les médias traditionnels). Dans un article écrit en 1994 Lien , on peut lire: "Almost daily, articles about the Internet and the Information Superhighway appear in major U.S. newspapers, such as the New York Times and The Wall Street Journal. At the end of last year, NBC Nightly News broadcast a five part series on the Information Superhighway titled "Almost 2001.". [...] Increasingly, you cannot pick up a newspaper or listen to the television news without reading or hearing about the Internet and the Information Superhighway.".


Certaines sources suggèrent que c'est également au cours de cette période que l'idée d'un accès de masse à Internet se soit imposée dans l'esprit des dirigeants. Certains Lien évoquent par exemple le sommet du G7 qui s'est tenu en 1995 à Bruxelles, au cours duquel l'idée d'un accès universel à Internet était particulièrement mise en avant. Une idée qui transcende alors les frontières, si l'on en croit Pierre Haski (spécialiste de l'Internet chinois Lien ) qui explique dans son ouvrage "Internet et la Chine": "C'est ainsi que, dans les années 1996-1997, on pouvait découvrir, dans les grandes avenues de Shanghai, des banderoles vantant les mérites d'Internet et appelant les citoyens à s’inscrire." Lien . Aujourd'hui, certains estiment que la Chine est une nation "ennemie d'Internet" mais comme le fait remarquer Haski Lien , le simple fait que le gouvernement ait décidé d'ouvrir l'accès à Internet à la population est en soit intéressant.

Poussé par cette importante communication mondiale, combiné à la "volonté" (apparemment) des dirigeants d'en autoriser ou encourager l'accès libre aux populations alors que l'usage des réseaux d'ordinateurs était précédemment réservé à un public restreint, Internet débute alors sa croissance spectaculaire parmi les individus.
D'ailleurs, le "nouveau venu" ne tardera pas à rencontrer certains "foyers de résistance" parmi certains gouvernements qui pourtant venaient d'avaliser le principe d'un Internet de masse 23 .

C'est également au cours de cette intense campagne de communication que fut répandue l'image du Pentagone créateur et "légateur" d'Internet. Dans le cas hypothétique d'une intervention ET, cela pourrait s'expliquer par exemple par la volonté de fournir un "alibi" qui aurait pu permettre de limiter les soupçons 24 , aussi bien des populations qui pour une large part entendaient parler d'Internet pour la première fois, mais aussi des dirigeants des nations du monde entier au premier rang desquelles les USA eux-mêmes: ceux-ci allaient alors pouvoir utiliser sans appréhension toute leur puissance (médiatique, diplomatique, etc) pour promouvoir de façon efficace Internet dans le monde, peut-être en s'étant même persuadés qu'Internet allait être l'outil idéal pour étendre encore plus leur domination sur la scène internationale dans le domaine stratégique du contrôle médiatique.


En 1988, un comité d'experts présidé par Kleinrock présentait au Congrès des États-Unis le rapport "Toward a National Research Network" Lien , qui selon un article Lien de l'Internet Society eu une certaine influence sur Gore. Kleinrock estime Lien que la loi "High Performance Computing and Communication Act" Lien qui avait été présentée par Gore (alors Sénateur) et votée en 1991 (aux USA cette loi est souvent appelée "The Gore Bill"), a (avec le Web) ouvert la voie à l'Internet de masse; par la suite Gore défendait le projet de NII (National Information Infrastructure Lien ), un projet d'échelle nationale qui dans l'esprit avait une certaine similitude avec l'Internet d'aujourd'hui, puis finalement le projet de GII (Global Information Infrastructure) à partir de 1994 (discours Lien prononcé à la conférence de l'union internationale des télécommunications Lien de Buenos Aires) à l'époque où les médias traditionnels commençaient à mettre particulièrement en avant Internet qui remplaçait progressivement dans la rhétorique les "autoroutes de l'information".

Gore, qui avait déjà montré auparavant un certain intérêt pour les réseaux d'information Lien , a joué selon Kleinrock un rôle crucial dans l'expansion d'Internet dans les années 1990: "Al Gore was a very important contributor to the expansion of the Internet. In the late 1980s, he was, perhaps the most knowledgeable person in Congress. He would visit us all the time. We would hold meetings. He understood the technology of the Internet better than any other person in Washington." Lien (Kahn et Cerf ont tenu des propos similaires sur Gore Lien ). Il y aurait donc une certaine légitimité à considérer que les ummites (quels qu'ils soient) étaient attentifs au parcours que menait Gore: parmi les dirigeants politiques, c'était peut-être celui qui constituait potentiellement, à travers ses éventuelles décisions, la plus grande chance de combler leur désir de voir s'établir sur Terre un Internet. Ceux-ci ont ainsi probablement été satisfaits de voir le politique qui "comprenait mieux que personne à Washington la technologie de l'Internet" devenir Sénateur puis finalement vice-président des États-Unis pendant 8 années (1993-2001) de la cruciale décennie 1990, une position stratégique idéale pour insuffler un vent d'intérêt national, puis mondial pour les "autoroutes de l"information" d'abord, et pour Internet ensuite, une étape sans doute nécessaire au succès de la massification rapide d'Internet dans le monde.


Si l'on considérait que l'extrait de la lettre 1378 évoqué ici puisse coïncider, dans les grandes lignes, avec ce qu'il est advenu dans la réalité (campagne de communication importante pour assurer le succès d'Internet), il y aurait alors une certaine légitimité à se demander si les ummites étaient informés à l'époque (janvier 1988) sur les évènements qui n'allaient pas tarder à survenir. Et le cas échéant, il y aurait alors une certaine légitimité à se demander s'ils en étaient informés parce qu'ils avaient déjà décidé de "commanditer" cette campagne de communication.

    " Nous ne pouvons pas vous éclairer sur les probabilités d’un tel événement. Mais vous devez comprendre que si ceci était très incertain, nous ne vous aurions pas remis ce RAPPORT.  " (lettre 1378)



Quoi qu'il en soit, on peut relever par ailleurs que quelques mois après la réception de cette lettre 1378, alors qu'il n'était pas encore question d'un Internet de masse, le Canada et la France devenaient en juillet 1988 les deux premières nations étrangères à être interconnectées avec le réseau NSFNET 25 , constituant ainsi un embryon de réseau international de processeurs d’information: avant la fin de cette année d'autres nations suivront, puis les années suivantes d'autres nations encore, formant ainsi progressivement un réseau de réseaux "géant" (en rapport de ce qu'il existait auparavant) qui allait devenir le "backbone" Internet ("dorsale" Internet Lien ; par la suite, les réseaux [backbones] continueront encore à se démultiplier après 1995). La Chine est à son tour connectée à "inter-NSFNET" en 1994 (elle en avait effectué la demande à partir de 1992 Lien ), alors que diverses autres nations aux régimes autoritaires avaient déjà été interconnectées (à "inter-NSFNET") auparavant Lien .

L'interconnexion du Canada et de la France avec NSFNET coïncidait avec la mise en service, le 1er juillet 1988, de nouveaux câbles à fibres optiques (norme T1 26 ) permettant un trafic plus important sur le backbone NSFNET (rendant obsolète le backbone ARPANET qui sera démantelé en 1990). Un évènement qui marque selon la NSF la "naissance de l'Internet moderne" Lien . La croissance du trafic d' "inter-NSFNET", du fait notamment des interconnexions avec de nouvelles nations, était d'une telle ampleur que bientôt de nouvelles fibres optiques encore plus performantes durent être installées. Ellen Hoffman, de la société Merit 27 , s'est montrée (parmi d'autres acteurs de l'époque du NSFNET) par la suite surprise par l'ampleur de cette croissance: "I think back then we all had hopes that it would grow the ways that it did, but none of us believed that it would grow so fast." Lien . Stephen Grillo, expert IBM : "Le problème de la capacité s’est manifesté presque immédiatement, obligeant IBM et ses partenaires à fournir des technologies et des équipements toujours plus innovants dès 1989. [...] Sur cette seule année, le trafic a augmenté de 500 %, pulvérisant toutes les prévisions. [...] Le trafic n’en finissait pas d’augmenter. En 1988, seuls des utilisateurs des États-Unis, de France et du Canada avaient accès au réseau. Entre 1989 et 1993, une douzaine de pays supplémentaires sont venus s’ajouter chaque année, suivis de 21 pays en 1994. Lors du remplacement de NSFNET par une infrastructure de nouvelle génération, en 1995, 93 pays étaient connectés." Lien , 28 .

On peut également relever qu'en décembre 1988, le premier câble de télécommunications trans-océanique utilisant la technologie de la fibre optique (TAT-8 Lien ) était mis en service. Un article de l'ISCPC (International Cable Protection Committee Lien ) de 2008 estime que cette première marque le franchissement d'une étape importante dans l'histoire d'Internet: "Today, about 1 million kilometres of fibre-optic submarine cables, most with a diameter no larger than a garden hose, link the international community. This network is the backbone of the Internet and so plays a vital role in everyday life. And it all began 20 years ago when cable ships were mobilised from the USA, the UK and France to install TAT-8, thus creating the first fibre-optic cable to link continents across an ocean. The rest is history." Lien .


Ce câble TAT-8 29 fut notamment utilisé pour établir en 1990 une interconnexion directe du CERN avec NSFNET, de classe T1 (à l'époque la liaison transatlantique de meilleure qualité). Au CERN, Berners-Lee travaille alors à la mise au point de son projet du Web (ou World Wide Web), le premier serveur Web Lien étant accessible à travers le réseau de réseaux "inter-NSFNET" 30 à partir d'août 1991.

Le Web est généralement considéré être un facteur majeur du succès débordant d'Internet (auprès du public) qui survint au cours des années 1990, beaucoup y trouvant même la principale explication. Il est vrai que le début de l'expansion spectaculaire d'Internet coïncide largement avec l'apparition du Web, et de la décision prise en 1993 d'en faire un standard ouvert comme TCP/IP auparavant. Cette coïncidence et d'autres raisons peuvent d'ailleurs expliquer la confusion qui peut (logiquement) s'installer dans l'esprit du public entre le Web, application particulièrement populaire, et Internet, un signe supplémentaire de l'importance qu'a acquis le Web (on pourrait peut-être même ajouter "dans notre vie sociale", comme le soulignait Berners-Lee dans un extrait déjà cité).

Le Web est l'outil Internet qui semble répondre le plus efficacement aux attentes des ummites, exprimées notamment dans les lettres 31 et 47 de 1966, de l'émergence de nouveaux moyens de communication sociale et d'information afin de réparer l' "indigence" dont souffrait particulièrement, selon les ummites, le "réseau social" de la Terre dans ce domaine. On peut noter au passage que Berners-Lee semble s'être notamment inspiré de la théorie des graphes pour nommer le "Web": "Looking for a name for a global hypertext system, an essential element I wanted to stress was its decentralized form allowing anything to link to anything. This form is mathematically a graph, or web. It was designed to be global of course." Lien .

Le Web, notamment en combinant différents type d'hypermédias, est également le service Internet qui se rapproche le plus de certaines descriptions de certains services apportés par XANMOO AYUBAA, tels que ceux décrits dans les extraits déjà présentés de lettres ummites des années 1966-1967: en s'attachant les services du Web, Internet a effectué un saut supplémentaire en direction de XANMOO AYUBAA.


Tim Berners-Lee
Tim Berners-Lee


Berners-Lee explique qu'avec le Web il a marié l'hypertexte avec Internet, c'est à dire concrètement avec les protocoles TCP/IP. Depuis, il a décrit Ben Segal Lien , qui l'initia aux subtilités de TCP/IP, comme un "mentor" Lien de ses années passées au CERN. Au sein du CERN, Segal avait été un supporter de TCP/IP qu'il contribua à introduire en 1984-1985 sur certains réseaux internes contre l'hostilité de certains de ses collègues (Segal a même parlé pour cette époque de projet "underground, souterrain" pour son travail relatif à TCP/IP), alors qu'avant 1989 les réseaux extérieurs connectés au CERN faisaient appel à d'autres protocoles de communication (Segal revenait dans un article de 1995 Lien sur l'évolution des protocoles utilisés au CERN sur les réseaux internes et externes).

Avant la liaison directe CERN-NSFNET de 1990, inter-NSFNET était arrivé (avec TCP/IP, donc) au CERN dès 1989 à travers une interconnexion avec le CWI Lien d'Amsterdam, qui avait été lui-même interconnecté auparavant avec un versant européen naissant d'inter-NSFNET.
1989, c'est aussi l'année au cours de laquelle Berners-Lee émit un proposal ("Information management: a proposal" Lien , qui présentait l'idée d'hypertexte en réseau qui excitait son imagination) que certains considèrent comme l'acte de naissance du Web (le CERN célébra Lien les 20 ans de l'émission de ce proposal, même si celui-ci reçut un accueil discret à l'époque).
Il semble que cette coïncidence d'évènements ait impressionné Segal, si l'on se fie au sentiment intime qu'il livre en clôture de son article de 1995: "The key words that came to my mind while writing this history were: synergy, serendipity and coincidence. Many of life's most propitious happenings are very deeply "a question of timing". It is my personal belief that the Web could have emerged considerably earlier if CERN had been connected earlier to the Internet: the first Web proposal was written immediately after the opening of CERN's first external connection and it is known that Tim had been working with hypertext ideas since 1980, influenced by Ted Nelson's work on Xanadu among other things." Lien .

La coïncidence mise en relief par Segal pourrait peut-être être étendue à d'autres éléments. Notamment au fait que parallèlement aux travaux de Berners-Lee, Cailliau 12 réfléchissait à la possibilité de marier un système hypertexte à certains réseaux internes du CERN. En constatant lors d'une discussion autour d'un café la similarité des deux projets, Mike Sendall (le supérieur de Berners-Lee) l'orienta vers le projet de Berners-Lee, les deux hommes débutant alors leur coopération en 1990 31 . En fait, Berners-Lee avait déjà à ce moment là bien avancé sur son projet et c'est lui qui introduisit les bases de HTML Lien , HTTP Lien et UDI/URI Lien (il a également conçu le premier navigateur/éditeur Web Lien duquel a découlé les navigateurs qui allaient plus tard devenir familiers aux premiers internautes du grand public Lien ), mais on pourrait toutefois se demander jusqu'à quel stade le projet hypertexte originel de Cailliau aurait pu se développer s'il n'avait pas été devancé par Berners-Lee (le premier proposal de 1989 avait reçu un accueil mitigé, même si Sendall avait encouragé Berners-Lee à persévérer et c'est finalement un autre proposal Lien co-signé par Cailliau, présenté en 1990 et qui d'ailleurs portait pour la première fois l'appellation de "WorldWideWeb", qui cette fois reçu l'appui formel du CERN 31 ). 32


On peut également relever que si précédemment le réseau ARPANET était né de l'ARPA, qui avait pourtant pour première fonction la recherche militaire, le Web est né du CERN qui est pourtant censé être avant tout orienté vers la recherche en physique. Un "détournement de fonction première" qui d'ailleurs n'a apparemment pas été totalement du goût de certains décideurs du CERN, si l'on en croit Segal (dans un e-mail échangé avec Gregory Gromov Lien ).


Segal évoquait dans l'extrait déjà cité de son article de 1995 le projet "Xanadu" comme source d'influence du Web: il s'agit des travaux menés par Ted (ou Theodor Holm) Nelson, qui théorisa le premier en 1960 à travers ce projet un système d'hypertexte en réseau (en appui sur un réseau d'ordinateurs). C'est d'ailleurs Nelson qui a introduit le terme même de "hypertexte" (ou encore d' "hypermédia" selon lui). La vision de Nelson a impressionné les spécialistes car elle était déjà celle d'un réseau planétaire universel où quiconque ayant accès aurait pu publier ses propres productions (selon des règles originales qui intégraient un système de rétribution) et qui aurait rassemblé dans l'idéal l'ensemble de la littérature du monde numérisée.

A noter que de façon intéressante, à la même époque où les premières recherches théoriques sur les réseaux de paquets étaient menées parallèlement par différents chercheurs, Nelson et Doug (Douglas) Engelbart Lien menaient également chacun parallèlement des travaux sur leurs propres projets de systèmes hypertexte en réseau, les deux hommes prenant connaissance de leurs travaux respectifs seulement quelques années plus tard comme l'explique Lien le Doug Engelbart Institute (Engelbart est peut-être plus connu pour ses efforts dévoués à l'amélioration de l'interactivité des ordinateurs car la "mother of all demos" Lien qu'il effectua en 1968 a impressionné les spécialistes).

A défaut d'avoir pu (véritablement, jusqu'à maintenant) se concrétiser, le projet Xanadu aura malgré tout au cours des années plus ou moins influencé divers projets Lien , le plus proéminent d'entre eux étant le Web (Berners-Lee avait cité les travaux de Nelson dans son proposal de 1989 Lien ). Sendall (à qui Berners-Lee remit son proposal de 1989): "Ted Nelson had thought about this forty years ago, but it was Tim who went and did it!" 31 . Nelson lui-même revendique une certaine influence de Xanadu sur le Web 33 : "Arguably, the World Wide Web is derivative of my work, as is the entire computer hypertext field, which I believe I founded" Lien . En tournée aux USA en 1992 pour promouvoir le Web, Berners-Lee profita de l'occasion pour rendre une visite personnelle à Nelson, à son domicile de Sausalito (ce ne fut pas la dernière rencontre entre les deux hommes Lien ). En 1994, Berners-Lee a fondé le W3C (World Wide Web Consortium Lien ) au MIT afin d'assurer un développement standardisé du Web (qui dans une autre décision de 1993 avait été placé dans le domaine public Lien ) et éviter ainsi sa balkanisation qui serait dommageable pour la bonne collaboration des hommes dans le monde.

Berners-Lee expliquait en 2007 sur son blog, dans un article Lien qui a intéressé les observateurs, que si le WWW (World Wide Web) utilise Internet (réseau physique) comme un moyen pour former un réseau de documents électroniques, ce réseau de documents électroniques (WWW) lui-même n'est qu'un moyen pour former ce qu'il a nommé à cette occasion le GGG (Giant Global Graph), c'est à dire en quelque sorte un "réseau social planétaire" si l'on se réfère à la terminologie employée par les ummites. "Its not the Social Network Sites that are interesting -- it is the Social Network itself. The Social Graph. The way I am connected, not the way my Web pages are connected." écrit-il dans son article. Selon cette vision, le GGG, les effets produits sur le GGG, sont la finalité du Web, une vision d'Internet+Web intéressante puisqu'elle se rapproche de certaines des vues exprimées par les ummites dans les lettres 47 et 31 de 1966, comme on l'a vu. Berners-Lee a logiquement utilisé dans son article une nouvelle appellation, le GGG, puisqu'il avait besoin d'un terme pour le différencier du WWW qu'il avait précédemment associé au concept de réseau de documents électroniques: "We can use the word Graph, now, to distinguish from Web.". Pourtant, on a vu que Berners-Lee avait fait auparavant le rapprochement entre "web" et "graph", un rapprochement qui avait justement compté dans son choix pour le nom de WWW. Si l'on oubliait un instant que WWW avait déjà été associé à une certaine signification, on pourrait alors peut-être interpréter le terme de WWW comme une description valable du concept de "réseau social planétaire". Sous cette interprétation, le choix initial Lien de Berners-Lee pour WWW (ou "W3" comme il l'explique lui-même Lien ) apparaîtrait ainsi encore plus judicieux.

Quant à Nelson, s'il revendique l'introduction d'une quinzaine de termes Lien , il a en revanche choisi de sélectionner un terme déjà existant pour nommer le projet qui lui tient tant à coeur: il explique Lien effectivement qu'il a choisi le terme "Xanadu" en référence à un extrait du poème "Kubla Khan" Lien de Coleridge. En fait, il baptisa ainsi son projet en 1967 seulement Lien , soit un an après les premiers envois de lettres ummites qui déjà évoquaient le réseau XANMOO AYUBAA.
Au passage, on peut remarquer la coïncidence amusante voulant que "XANADU" pourrait presque ressembler à un diminutif de "XANMOO AYUBAA". C'est même plutôt ironique, si l'on songe à l'influence que Xanadu aurait pu exercer sur le Web qui rapprocha Internet de XANMOO AYUBAA 34 .


Un autre aspect des conditions dans lesquelles est apparu le Web pourrait être intéressant, celui du contexte de ce que les spécialistes surnomment parfois la "guerre des protocoles" 35 . Olivier Martin Lien avait participé à l'établissement de différentes interconnexions du CERN avec divers réseaux extérieurs, notamment lors des années de développement du Web, et était à cette époque membre de la section "External Networking" du CERN et même son directeur sur la période 1989-2004. Martin a récemment publié un article 36 dans lequel il détaille amplement les évolutions des réseaux européens à l'époque d'inter-NSFNET dont il a été le témoin privilégié (il fournit ainsi quelques uns des secrets de la "protocol war" sur laquelle il revient largement). Précédemment à Martin, François Flückiger était le directeur de la section "External Networking" du CERN (il est aujourd'hui notamment le directeur de la CSC = CERN School of Computing Lien ), et ses vues peuvent également apporter un éclairage intéressant sur cette période (il est désigné par Martin comme l'un des deux principaux instigateurs du changement d'attitude du CERN favorable à TCP/IP pour les réseaux extérieurs).

Segal tente d'attirer notre attention sur ce pan de l'histoire d'Internet méconnu du public, mais qui pourtant revêt apparemment une certaine importance: "The battles of culture and practice between proprietary, ISO and TCP/IP networking, fought to the death between the late 1960s and the early 1990s [...]. This is required reading for today's younger generation, many of whom surprise me by their casual ignorance of what was for some of us a struggle over many years, dividing colleagues, damaging careers and delaying progress towards the now realized dream of a networked world." Lien . Effectivement, divers spécialistes expliquent que cette "guerre des protocoles" (avec pour effet remarquable la non standardisation internationale des protocoles) dressait un obstacle à la possibilité de réaliser le "rêve" d'un véritable réseau mondialisé comme on l'entend aujourd'hui avec Internet, Flückiger évoquant même un "nouveau Yalta" Lien pour décrire la situation de l'époque.

L'un des acteurs de l'établissement à l'époque d'un premier backbone inter-NSFNET européen, Piet Beertema Lien du CWI, a fait part sur son site Web de son ressenti de cette époque charnière pour le devenir d'Internet en Europe et dans le monde. Il considère Lien notamment que l'année 1988 marque le tournant dans la "guerre des protocoles". Il rappelle Lien la forte opposition des PTT ainsi que de la Commission européenne qui "interdisait" TCP/IP (plus ou moins formellement, à travers les PTT qui étaient pour la plupart en situation de monopole sur les réseaux à cette époque), et pour commenter les conditions particulières dans lesquelles s'étaient établies les (toutes) premières (1988-1989) liaisons inter-NSFNET inter-européennes, il avance (au second degré) le mot "crime", qui même employé sur un ton humoristique peu témoigner de l'atmosphère qui régnait à l'époque. Segal en dit un peu plus Lien sur ces conditions: en fait, il semble que des routeurs compatibles à TCP/IP avaient été placés sur certaines liaisons inter-européennes sans que les PTT n'en étaient vraiment avisés. D'autres acteurs de ces évolutions expliquaient en 1991: "In most European countries the growth of the Internet was not officially planned, and until now has had to rely on very informal management techniques." Lien . Ainsi, si l'on en croit certains de ceux qui participaient alors à la percée de TCP/IP (inter-NSFNET) en Europe au plus fort de la "guerre des protocoles", il semble que des PTT et gouvernements européens n'étaient pas directement impliqués dans les changements qui étaient en cours, changements qui finalement auront une haute importance pour le devenir d'Internet et donc de l'humanité même si Beertema et ses collègues n'en avaient pas conscience: "None of us could foresee though how dramatically the situation with the Internet would change later, in only a few years time, and how "commercially spoiled" it would become... " Lien ; Martin: "...it was truly impossible, at that time, to predict that after more than 4 years of fierce struggles between the OSI and the Internet supporters, the wide adoption as well as the impressive growth of the Internet would follow so quickly afterwards." 36 .

Segal, Flückiger, et Martin pensent également que c'est en 1988 que les esprits, notamment au CERN, se montrèrent subitement favorables à TCP/IP. Et l'on retrouve un scénario similaire dans d'autres régions du monde comme en Australie Lien , ou encore au Japon où TCP/IP commence à se développer à partir de 1988 (d'abord sur un plan national avant que la connexion avec inter-NSFNET ne soit effectuée en 1989) à l'encontre des anciennes préférences gouvernementales pour OSI Lien . Cette nouvelle situation favorable à TCP/IP dans ces régions où les réseaux d'ordinateurs étaient les plus développés a rapidement installé une standardisation mondiale de fait pour les protocoles, Martin estimant que la "guerre des protocoles" fut définitivement conclue en 1990, enlevant ainsi une des embûches qui parsemaient la route pouvant mener à un inter-réseau mondial (même si à l'époque il ne s'agissait encore que de réseaux réservés essentiellement aux universitaires et chercheurs).

Libéré des anciennes résistances à TCP/IP, le volet européen d'inter-NSFNET entre alors dans une phase d'expansion accélérée avec une architecture particulière, globalement centrée sur le CERN qui devient rapidement le "plus grand site Internet" Lien d'Europe. Voyez ci-dessous l'image figurant une carte des liaisons de différents réseaux européens en 1991. Il est possible que certaines de ces lignes n'étaient pas compatibles avec TCP/IP, mais dans l'ensemble cette carte donne sans doute une bonne idée de la configuration du backbone inter-NSFNET en Europe (en particulier les lignes de bande passante supérieure à 64 kbit/s) au moment où le premier serveur Web était mis en accès libre au CERN (accessible depuis l'extérieur à partir d'août 1991) :


inter-NSFNET_Europe_1991
1991: le CERN est au centre des réseaux européens (image CERN Lien )




Flückiger, qui prit également au CERN la direction du groupe de travail spécialisé sur le Web après le départ de Berners-Lee pour le MIT en 1994, met en relief les conditions favorables dans lesquelles est apparu le Web: "At the end of the 1980s, CERN had become the centre of an enormous star-shaped network, one of the largest in the world. In 1989 when Olivier Martin organized the conversion of these links to IP technology, CERN immediately became the largest internet hub in Europe. Just imagine: in 1991 80% of the internet capacity installed in Europe for international traffic was terminated at CERN in Building 513. It is no surprise that the performance of Tim Berners-Lee's first web server impressed the world: it was at the heart of the European internet, benefiting from the fastest links and was just a few hops from most destinations." Lien .

Des évolutions importantes sont donc survenues au cours de la période 1988-1991: parallèlement à l'invention du Web et son développement au CERN, un changement d'attitude radical envers TCP/IP s'est manifesté en Europe et inter-NSFNET s'y est rapidement développé en centrant ses réseaux sur le CERN, lui-même relié efficacement à NSFNET (liaison T1 CERN-Cornell sur la carte). C'est cet apparent concours de circonstances qui a impressionné des spécialistes comme Segal, ou Flückiger qui écrivait en 2000: "Comme beaucoup de naissances, l'avènement du Web résulte peut-être du concours du hasard et de la nécessité. Trop de projets cherchent leur besoin après coup. Le Web correspondait à un besoin réel exprimé par une communauté bien définie, celle des physiciens des particules. Cette communauté est constituée de dix mille chercheurs et techniciens répartis dans le monde entier. La dimension planétaire était donc présente dès le départ. Le hasard a voulu que le réseau de transport de l'Internet se développe au même moment, et que le CERN se trouve au coeur de ce réseau, disposant de la meilleure capacité de transfert Internet d'Europe." Lien .

Des évolutions qui tiennent donc en apparence d'un certain concours de circonstances, brutal, alors que l'on (nous, le public de non-spécialistes) pourrait intuitivement percevoir au contraire Internet+Web comme le résultat logique d'une longue entreprise planifiée. On comprend mieux alors l'étonnement empreint d'enthousiasme exprimé par Kleinrock (dans un extrait vidéo Lien déjà indiqué), lui qui avait supervisé la première connexion d'ARPANET, devant cette "amazing story" de l'explosion subite d'Internet+Web, "sorti de nulle part". Dans une interview radiophonique 37 de 2010, Segal expliquait à propos du succès du Web: "Personne n'a prévu vraiment l'envergure, personne. [...] Personne vraiment n'a pu prévoir le succès du Web.". En particulier, le "mentor" de Berners-Lee conclue sur l'importance spectaculaire prise depuis par le Web: "C'était une révolution inattendue, un accident". Faute de pouvoir trouver une explication qui leur paraisse plus rationnelle, ces spécialistes qui ont (parmi d'autres) participé à la constitution d'Internet+Web concluent (logiquement) que tout cela découle notamment pour une certaine part d'une succession de "coïncidences", de "hasards", d' "accidents".
Si l'on ne se refusait pas de se placer dans l'hypothèse d'une intervention "exotique", alors on pourrait entrevoir une interprétation différente des chaînes de coïncidences qui entourent l'émergence d'Internet+Web, puisque cette "révolution inattendue" était attendue, souhaitée avec ferveur par les ET depuis déjà plusieurs années comme on l'a vu, une "révolution" d'une haute importance pour le devenir de l'humanité alors que les ET ne sont probablement pas du genre a s'en remettre au "dieu Hasard".



En à peine quelques années, diverses difficultés qui barraient la route pouvant mener vers un Internet auront donc pu être surmontées. Mais, même si l'on fait abstraction des vastes campagnes mondiales promotionnelles d'Internet (en plusieurs phases) et de l'attitude de certains dirigeants du monde qui semblaient approuver ce nouveau transfert (partiel) du pouvoir médiatique dans les mains des populations, cette nouvelle conjoncture, aussi exceptionnelle fut-elle, n'était pas encore suffisante pour répondre au souhait exprimé par les ummites dans les années 1960 (en particulier dans la lettre 47) d'un "Internet" accessible à tous les humains de la Terre, afin que ceux-ci puissent entrer dans une collaboration bénéfique pour l'ensemble du réseau social planétaire. Car effectivement, on peut se rappeler qu'avant l'émergence d'Internet, le monde était encore fractionné en deux grands blocs imperméables, dont l'un exerçait une sévère censure sur les libertés d'information et de communication. Et si le "nouveau Yalta" de la "guerre des protocoles" s'était finalement rapidement estompé à partir de 1988, un autre Yalta, l'original, commençait à vaciller à la même époque, jusqu'à connaître le même sort (effondrement) tout aussi brutalement.

Il semble qu'en pratique les grands changements survinrent à partir de 1988-1989. Selon certaines sources, c'est en 1988 que Gorbatchev décida le retrait des troupes soviétiques d'Afghanistan, complété en 1989; en 1988, Helmut Kohl s'engagea dans la voie du rapprochement avec Gorbatchev Lien (qui effectuera en juin 1989 pour la première fois une visite officielle en RFA) alors qu'en Pologne les autorités ouvrent des négociations décisives avec Solidarnosc qui déboucheront sur sa légalisation (1988-1989) Lien . Andreï Gratchev, qui était à l'époque (1984-1991) notamment conseiller de Gorbatchev pour les affaires étrangères et son porte-parole, voit Lien un tournant majeur dans la conférence du 7 décembre 1988 à l'ONU au cours de laquelle Gorbatchev signifia un changement radical dans la politique extérieure de l'URSS en offrant la "liberté de choix" aux peuples de l'Europe de l'Est Lien . Évènement remarquable s'il en est, devenu symbole de la levée du rideau de fer et du bouleversement géopolitique planétaire intervenu à cette époque, le mur de Berlin "tombe" en novembre 1989.

Les ummites avaient revendiqué, dans les lettres 1492 (février 1990) 38 et 1751 (janvier 1991), la responsabilité de ces imposants changements géopolitiques:

    " Nous avons prévenu un groupe restreint en Allemagne qu'en mars 1989 se produira la libération de tous les pays de l'Est. [...]  En outre nous réfutons l'accusation selon laquelle nous aurions utilisé nos menaces, comme il a été dit au Canada, en Australie et en Espagne dans une réunion semi - ouverte, sur vos chefs d'état, pour les obliger de mettre fin à la dangereuse et mortelle confrontation entre leurs deux nations. Nous sommes intervenus et leurs avons fait connaître avec des preuves trés rigoureuses que les positions différentes qu'ils proposaient conduisait l'humanité d'OOYAAGA vers la mort. " (lettre 1492, 1990)

    " En ce moment se termine la mission que nous nous étions imposée auprès des grandes puissances de la Terre. A la suite d'un entretien avec chacun des deux présidents d'URSS et d'EU, ceux-ci comprirent que le péril nucléaire qui flottait au dessus de leur planète (OOIAA) si la tension continuait à croître jusqu'au point de rupture (UUGAA), cette situation étant malheureusement imminente. " (lettre 1751, 1991)

Là encore, ces extraits ne sont probablement pas à prendre au premier degré et à l'évidence ces quelques lignes d'auteurs autoproclamés "extraterrestres de la planète UMMO" sont bien maigres pour constituer une quelconque preuve d'intervention ET. On peut toutefois noter que les ummites y évoquaient une situation de danger mortel "imminente" pour l'humanité pour l'époque précédent les changements (avant 1988) alors qu'ils avaient auparavant affirmé qu'ils n'interviendraient qu'en cas de danger ultime et imminent pour l'humanité dans son ensemble. Quoi qu'il en soit, on peut relever que la gestation d'Internet (1988-1995) est intervenue simultanément avec le grand bouleversement géopolitique qui a débouché sur la fin de la partition du monde. Ainsi, le rêve d'un Internet (potentiellement) accessible à tous les humains (ou du moins, une grande part d'entre eux) pouvait maintenant finalement se réaliser, ou du moins la voie pouvant mener vers sa réalisation s'était considérablement dégagée. Tout autant d'ailleurs que la voie menant vers la "mondialisation" 39 , alors que celle-ci était inenvisageable auparavant.

A l'époque des changements et en particulier de la chute du mur de Berlin, l'ambiance générale était à l'étonnement devant la précipitation de ces évolutions spectaculaires. On entendait dire autour de soit que c'était là une grande surprise et beaucoup avaient même du mal à y croire, y compris d'ailleurs certains hauts dirigeants de grandes nations qui s'inquiétaient alors d'une éventuelle réaction de l'URSS qu'ils voyaient perdurer (on peut tenir compte du fait que si jamais il y avait une "participation" ET aux évènements, c'est là une donnée qu'ils ne pouvaient probablement pas imaginer) même si finalement celle-ci disparaîtra à son tour officiellement en décembre 1991, scellant ainsi la fin de la scission du monde en deux secteurs disjoints.

    " Peut-être avez-vous assisté à un changement surprenant. Au point que personne n'imagina jamais que des structures aussi solides subiraient un changement si profond. " (lettre 1751, 1991)

Gratchev: "Avec la perestroïka lancée par Mikhaïl Gorbatchev, les fondations du Mur étaient déjà bien ébranlées, mais sa chute fut une surprise pour tout le monde : pour Gorbatchev bien sûr, mais aussi pour George Bush et Helmut Kohl." Lien ; "Tous les dirigeants politiques ont été pris de court, qu’il s’agisse des Allemands de l’Ouest et de l’Est, des Américains ou des Soviétiques. Sans parler des Français et des Anglais. [...] Il faut se remettre dans le calendrier de l’époque où tout allait si vite, où tous changèrent rapidement d’opinions. La réaction de tous face à la chute du Mur fut d’abord de stupéfaction. Une stupéfaction teintée d’une double peur. La première, c’est que Gorbatchev soit obligé de réagir en durcissant sa politique extérieure, par exemple en faisant appel à l’armée, en exigeant de la RDA qu’elle referme la brèche. Deuxième crainte, partagée par les dirigeants occidentaux: on se disait que si Gorbatchev laissait faire, il allait être écarté par son opposition conservatrice qui menait déjà campagne contre lui." Lien .

George Kennan, ancien diplomate américain et un des initiateurs de la guerre froide Lien , écrivait en 1995: "Reviewing the history of international affairs in the modern era, which might be considered to extend from the middle of the seventeenth century to the present, I find it hard to think of any event more strange and startling, and at first glance more inexplicable, than the sudden and total disintegration and disappearance from the international scene, primarily in the years 1987 through 1991, of the great power known successively as the Russian Empire and then the Soviet Union." Lien .

Gorbatchev lui-même a déclaré Lien qu'il ne s'attendait pas alors à la chute du mur de Berlin qu'il voyait plutôt survenir au 21ème siècle. Et 20 ans après la chute du Mur, il semblait toujours surpris: "L'histoire a l'habitude de faire des surprises à l'humanité, et c'était une de ces surprises." Lien .

Après l'effondrement de l'URSS, les spécialistes ont considéré que les USA était la seule superpuissance restante sur Terre, certains parlant même d' "hyperpuissance". Pourtant, les USA seraient probablement encore plus puissants aujourd'hui si Internet n'avait pas parallèlement émergé, ou du moins leur contrôle médiatique sur la planète serait plus élevé (on a déjà vu l'importance accordée par les ummites au pouvoir de l'information), peut-être même au point de présenter un risque de "totalitarisme médiatique" sur la planète ou une bonne part d'entre-elle alors que sur ce plan Internet peut jouer un certain rôle de contre-poids, jusqu'à faire grincer les dents de certains comme on l'a vu (l'ampleur de la contestation à la version officielle des attentats du 11 septembre, à laquelle vous avez d'ailleurs participé, est l'un des premiers effets majeurs d'Internet sur le "réseau social planétaire"; dans ce cas, l'initiative de certains hommes reste nécessaire mais sans Internet la contestation aurait probablement été facilement étouffée par les dirigeants, comme cela se produisait auparavant). Ainsi, pour rendre possible (comme le souhaitaient les ET dans les années 1960) un réseau d'ordinateurs planétaire accessible à tous les humains, il était nécessaire que la partition du monde en deux grands groupes cesse alors qu'à l'inverse, si les ET désiraient faire avancer un projet mondialiste, il était nécessaire d'imposer simultanément un Internet pour éviter le risque que certains pouvoirs n'en profitent pour acquérir une hégémonie médiatique sur la planète: l'un ne pouvait peut-être pas aller sans l'autre et la coïncidence des deux évolutions majeures qui ont ouvert une direction nouvelle à la Terre au cours de la période 1988-1995 n'était peut-être pas seulement accidentelle.



Dernièrement, la presse a fait état de nouveaux projets de loi sur Internet dans le monde (par exemple les projets SOPA Lien , ou ACTA Lien ), notamment aux USA, qui inquiètent certains observateurs. RSF, qui publie entre autres son classement des pays "ennemis d'Internet", a ainsi diffusé un article Lien qui reprend les propos alarmistes d'un spécialiste estimant que ces nouvelles lois pourraient faire peser un risque de "mort" pour les "sites Internet". Des vues confirmées par bien d'autres aux États-Unis Lien , ce qui pourrait presque donner l'impression (à moins qu'il ne s'agisse là d'une sorte de "guerre psychologique") que les USA (ou une faction des USA) chercheraient maintenant à prendre le leadership des nations "ennemies d'Internet", une évolution qui serait spectaculaire pour un pays jusqu'ici considéré comme le créateur d'Internet (à travers le DOD/ARPA). On est loin des temps euphoriques des débuts quand l'administration Clinton-Gore annonçait au public américain que la NII ("National Information Infrastructure" 40 , projet qui concrétisait le concept publicitaire des "autoroutes de l'information") allait notamment permettre aux USA de fortifier leur domination dans différents domaines Lien .

Ronald Reagan avait émis par le passé l'idée que même dans le contexte tendu de la confrontation Est-Ouest, l'ensemble des nations de la Terre se seraient unies si jamais elles avaient dû faire face à une menace ET Lien . On peut alors relever qu'on pourrait commencer à entrevoir pour l'avenir la constitution d'une "coalition" (de fait) de nations opposées à la "menace" Internet, des USA à la Chine en passant par des pays comme la France et le Royaume-Uni Lien , ou encore l'Iran. Sans oublier le Pentagone où l'on a apparemment Lien tendance ces dernières années a percevoir Internet comme un potentiel "ennemi", une situation ironique quand on songe à l'image répandue sur les origines d'Internet.

Quoi qu'il en soit, il sera probablement intéressant de suivre à l'avenir l'évolution des "relations" des différentes nations avec Internet (on pourrait aussi considérer que les ET ne sont peut-être pas non plus totalement satisfaits par la configuration actuelle d'Internet). On ne peut non plus écarter totalement la possibilité que les temps que nous vivons actuellement ne constituent qu'une situation intermédiaire, en attendant que ne surgissent de nouvelles phases évolutives. On pourrait ainsi se rappeler qu'au début de l'année 1988, peu avaient alors conscience des spectaculaires changements qui n'allaient pas tarder à surgir, sur différents plans.



Au début de l'année 1988, Internet (tel qu'il se caractérise aujourd'hui) n'existait pas et les autorités disposaient d'un contrôle élevé sur la diffusion des informations; le monde était divisé en deux grands blocs ennemis aux arsenaux nucléaires massifs et cette situation faisait planer un grave risque d'un "hiver nucléaire" sur la Terre.
A la fin de l'année 1995, Internet était devenu une réalité (avec déjà une centaine de pays interconnectés), induisant un certain transbordement de pouvoir (ou du moins, de pouvoir médiatique) en direction des populations, une situation en rupture avec le passé, dans un monde qui entre-temps avait été gagné par une nouvelle passion pour la "mondialisation".
Et on peut alors relever qu'en ce 30 janvier 1988, une lettre ummite annonçait un plan mondialiste ambitieux, qui incluait notamment l'instauration d'un "réseau international de processeurs d'information". 41

Le site livinginternet.com, qui présente une documentation abondante sur Internet et son histoire Lien , livre une certaine appréciation de l'invention de la commutation de paquets particulièrement bien formulée: "Like the development of hypertext, packet switching seems to have been an idea that wanted to be discovered." Lien . Et si l'on regarde certains des éléments de son histoire qui ont été présentés dans ce message, c'est Internet lui-même qui peut donner l'impression d'avoir absolument voulu émerger.

Il y a assurément des points faibles dans cette hypothèse d'une intervention ET secrète destinée à "faciliter" l'implantation d'Internet sur Terre: on pourrait par exemple se demander si les ET avaient véritablement les moyens technologiques et logistiques pour soutenir un tel projet. Le nombre de personnes à manipuler pouvait être relativement important, trop important, même si les individus ont tendance à suivre les ordres et à se conformer à l'opinion dominante sans trop se poser de questions.
Ce scepticisme serait d'autant plus légitime si l'on considérait également la possibilité que les ET aient pu "favoriser" le grand basculement géopolitique intervenu après 1988. Néanmoins, c'est probablement difficile ou même impossible d'évaluer correctement la vraisemblance de cette hypothétique intervention ET puisque nous avons une connaissance très pauvre, ou même inexistante des moyens réellement à la disposition des ET (d'ailleurs, nous n'avons toujours pas de preuve définitive de présence ET sur Terre).

Le but ultime de ce message est simplement de tenter de montrer que certains questionnements sur l'émergence d'Internet peuvent être légitimes, sans augurer véritablement de la teneur des réponses à y apporter.


Après avoir évoqué en 1967, dans la lettre NR-6, les premiers projets de réseaux d'ordinateurs à commutation de paquets et simultanément émis leur souhait de voir ceux-ci se développer jusqu'à atteindre le stade de réseau planétaire et de caractéristiques (relativement) similaires à leur propre réseau XANMOO AYUBAA, les ummites n'ont plus effectué par la suite (à ma connaissance) d'évocation (véritablement) explicite quant au développement des réseaux d'ordinateurs sur la Terre, ce qui d'ailleurs pourrait paraître en soit intrigant.
En 2004, malgré tous les efforts de différents enquêteurs à travers le monde (incluant, probablement, quelques membres de divers services de renseignement), l'identité des ummites est toujours un mystère. Cette même année, des auteurs qui se présentent comme "ummites" font finalement part de leur satisfaction devant l'avènement d'Internet dont ils jugent la "rapidité de l'émergence" bénéfique :

    " Ne craignez pas l’avancée technologique exponentielle qui semble submerger certains de vos frères. Le progrès technologique est une étape nécessaire au développement de votre réseau social. La rapidité de l'émergence de votre réseau d'information mondial INTERNET est salutaire. Ce réseau présente des similitudes fortes au niveau fonctionnel avec la base d'informations accessible au travers de notre réseau planétaire d'ordinateurs sur OUMMO. La différence réside essentiellement dans l'interactivité du système avec l'utilisateur et la présentation de l'information. Nos ordinateurs ont également la capacité de prendre certaines initiatives ou d’anticiper nos demandes dans une certaine limite. Ils jouent non seulement un rôle informatif mais aussi éducatif et médical. Ils font en quelque sorte partie intégrante de notre réseau social. " (lettre NR-18, 2004)

On pourrait ainsi penser qu'au moment où cette lettre était reçue, les ummites étaient probablement satisfaits de constater qu'en ce qui concerne le développement du "réseau planétaire d'ordinateurs", l'évolution de notre humanité ait suivi une trajectoire semblable à la leur, comme ils en avaient émis le souhait ardent 37 ans plus tôt.










Sceau CIA


J'aimerais maintenant évoquer une particularité, pas forcément liée au sujet principal de ce message, mais cela pourrait vous intéresser si vous n'en étiez pas déjà informé. Il s'agit d'un extrait de la lettre ummite 62 (qui date de 1967 et traite de parapsychologie) :

    " Pour ces personnes, le fait que le magique et le surnaturel fassent partie de leur vie constitue une véritable drogue. Ils vivent heureux ainsi sans se rendre compte que de telles idées sont aliénantes. Vous possédez une belle phrase évangélique : "SEULE LA VERITE VOUS RENDRA LIBRES". Vous n'avez pas mesuré le merveilleux sens scientifique de cette phrase. " (lettre 62-4)

Portez votre attention sur la phrase évangélique citée (les majuscules sont d'origine). Ce qui nous intéressera ici est que ce verset évangélique est également inscrit sur la façade intérieure du hall d'accueil du (premier) siège de la CIA à Langley, verset qui est en fait officiellement considéré par la CIA comme étant sa devise 42 . Je reproduis l'inscription: " “AND YE SHALL KNOW THE TRUTH AND THE TRUTH SHALL MAKE YOU FREE”  JOHN VIII-XXXII ". Il s'agit effectivement du verset 8,32 de l'évangile de Jean. Diverses traductions (de la bible) en français de ce verset :
Les ummites affirment dans certains de leurs courriers avoir eu des "démêlés" avec la CIA dont ils disent qu'elle se serait intéressée à leurs activités en Espagne. Plusieurs lettres sont d'ailleurs spécialement consacrées aux rapports que les ummites ont pu avoir avec la CIA. Dans la lettre 93 les ummites affirment même avoir contacté les plus hautes autorités des USA (en mai 1970) en se présentant sous leur identité ummite, c'est à dire en tant qu'ET provenant de la planète UMMO, pour leur déclarer leur attitude de non-ingérence sur les affaires de la CIA (et de la Terre) 43 .

J'ai pris connaissance de l'inscription particulière au siège de la CIA en visionnant un DVD du film réalisé par Robert De Niro "Raisons d'État" Lien , qui livre une vision de l'histoire de la CIA à travers le parcours de l'agent Wilson (Matt Damon). Vers la fin du film, on voit Wilson prendre ses quartiers au nouveau siège flambant neuf de "la compagnie" à Langley (images et sous-titrage extraits du DVD) :

Raisons d'Etat 1


Raisons d'Etat 2


Raisons d'Etat 3


En pénétrant dans le hall d'accueil, il est interloqué par l'incongrue inscription et se tourne alors vers un collègue qui l'accompagne :
-Qui en a eu l'idée ?
-C'est confidentiel.
Le dialogue imaginé par les scénaristes du film pourrait correspondre à la réponse typique apportée à ceux de l'agence qui s'interrogeraient. Et Wilson n'est probablement pas le seul agent à avoir été surpris.

Si l'on reprend certaines idées présentées dans ce message, peut-être pouvons nous explorer l'hypothèse que ce sont des ET (ou les ummites) qui soient à l'origine de l'inscription, même si l'on peut logiquement considérer cette éventualité comme étant à priori très incertaine. Les ET auraient pu ainsi notamment tester l'acceptation par un milieu hiérarchisé de situations en apparence absurdes du moment que ses membres constitutifs considèrent qu'ils ont affaire à des décisions de leurs supérieurs. Et tester également l'efficacité de leur technique de manipulation sur les supérieurs, sur le long terme. Dans la même lettre 62, les ummites expliquent à leur correspondant espagnol :

    " les quelques personnes qui ont des contacts avec nous constituent un groupe TEST pour nos études psychosociales de l'humanité terrestre. " (lettre 62)

Si les ummites peuvent s'intéresser à un groupe de simples "quidams" pour leurs études psychosociales de notre humanité, il est logique qu'ils puissent dans le cadre de cette étude également s'intéresser au comportement d'agents fonctionnaires travaillant au coeur de l'agence qui est dans son domaine probablement la plus puissante de la Terre, d'autant plus que comme on l'a vu ils entretenaient également des "contacts" avec cette agence (les évocations de leurs rapports dans leurs lettres pourraient ainsi participer à ces tests). Et les courriers ummites semblent suggérer que les "couloirs" de certains services de renseignement leur soient plutôt accessibles et de leur intérêt :

    " Quand nous pûmes avoir accès aux archives secrètes du D.B. français (Services de renseignement) mes frères s'aperçurent que le développement technique futur d'armes nouvelles et plus sophistiquées était déjà inévitable, ... " (lettre 1378)

Dans l'optique d'une prise de conscience ultérieure par le public de la véritable origine de cette inscription au siège de la CIA (au cas où les ET en seraient effectivement les responsables, ce qui reste pour l'heure évidemment fort hypothétique), cette affaire pourrait constituer simultanément un message puissant adressé à l'ensemble de l'humanité. Un message pacifique et rassurant quant à leurs intentions sur les affaires de la Terre. Car si les ET sont capables d'effectuer une telle manoeuvre, cela signifie que leur pouvoir de "nuisance" (ou de contrôle) est immense (illimité): si les ET ont le pouvoir de contrôler nos "appareils décisionnaires" intimes et ainsi de nous manipuler à leur convenance, alors toutes les armées que comptent les USA seront impuissantes à effacer du mur la fameuse inscription. Et en laissant pourtant par ailleurs la CIA agir selon sa convenance tout au long des années, les ET signifient simultanément au contraire leur immense respect pour l'évolution libre de la Terre, révélant ainsi une attitude bienveillante, ou du moins non malveillante à notre encontre (leur éventuelle participation à l'émergence d'Internet constituerait une confirmation supplémentaire).

Quant au choix pour le verset 8,32 de l'évangile de Jean 44 , on pourrait peut-être croire déceler des débuts d'éléments d'explication dans la conclusion de cette même lettre 62-4:

    " Si tout le génie gâché par les Terrestres pour tromper leurs frères était utilisé pour mieux organiser la société...... " (lettre 62-4)

En réponse à un contacté implorant les ummites de fournir des solutions aux maux du réseau social de la Terre, ils écrivent :

    " Il y a longtemps un frère d'origine divine vous en a apporté d'autres et : qu'en avez-vous fait ? Vous avez transformé les sublimes apport de Jésus en un cumul d'idées superstitieuses avec le soutien de gigantesques structures ecclésiastiques dédiées au lucre. " (lettre 118)

On peut également relever que les ummites comptent parmi leurs habitudes celle d'annoter leurs textes de "versets" des maximes morales (TAU) édictées par l' "homme-Dieu" d'UMMO (une étude Lien mise en ligne sur ummo-sciences.org établit d'ailleurs justement un parallélisme entre la TAUU 837 45 et le verset 8,32 de l'évangile de Jean).

Dans le cas à priori fort hypothétique où ils auraient "commandité" l'inscription du verset évangélique évoqué dans la lettre 62 au siège de la CIA, les ET auraient ainsi pu vouloir, tout en confirmant leur non-ingérence dans les affaires de la Terre, faire part de leur réprobation pour notre propension à nous fourvoyer dans la voie du mensonge en ce lieu qui constitue en quelque sorte un symbole mondial de la désinformation, et nous exhorter à préférer opter pour la voie de la vérité, selon les préceptes de notre "frère d'origine divine".



Yannick




NOTES


01
Les références indiquées correspondent à la numérotation en vigueur sur le site ummo-sciences.org Lien (erreurs de ma part possibles). Les textes cités seront reproduits à l'identique.


02
A propos de cette lettre, j'aimerais préciser qu'on ne peut probablement pas écarter la possibilité qu'elle soit loin de dévoiler les réelles intentions des ummites et qu'elle participe finalement à une certaine manipulation, ne serait-ce que pour faciliter certaines opérations (vous-même semblez être en général fort prudent avec les dires des ummites, sans pour autant remettre en cause l'intérêt de certaines informations à caractère scientifique contenues dans leurs envois). Peut-être faut-il se contenter de l'information de fond présente dans cette lettre: les ET exercent une influence sur notre évolution tout en laissant une liberté de décision très importante aux hommes, même s'ils s'entraînent malheureusement mutuellement dans certaines souffrances.


03
Les ummites sont effectivement globalement pessimistes quant à l'avenir de l'humanité dans leur textes, jusqu'à évoquer un risque d' "autodestruction" :

    " En complément de réponse je vous indique que le rapport informatif référencé par vous JS 88 (Ndw : D1378) sur lequel votre frère formulait ses remarques n'était pas destiné à être rendu public. Nous regrettons qu'il le soit mais assumons cependant son contenu qui reste majoritairement valide. Je tiens toutefois à vous rappeler que le plan d'intervention décrit dans ce rapport aurait pour seule cause d'activation la certitude de l'autodestruction imminente de votre race. A titre indicatif, en fonction de paramètres figés au 13 novembre 2002, la probabilité d'autodestruction n'atteint pas 1/12 avant votre année 2028. Sans vouloir vous alarmer nous estimons que cette probabilité dépassera 1/2 en 2073 et que le seuil de 11/12 sera atteint en 2166. " (lettre NR-18, 2004)


04
Il n'est pas aussi aisé qu'il pourrait sembler de définir (précisément) Internet, à tel point que les protagonistes des développements technologiques des réseaux d'ordinateurs modernes qui ont abouti à Internet ont semble-t-il eux-mêmes du mal à s'accorder sur cette définition, et qu'il existe ainsi différentes significations du terme en circulation. Dans ce message, le terme "Internet" fera toujours référence (sauf précision contraire) à la signification familière du terme, c'est à dire le réseau sans frontières qui permet (pour l'essentiel) à quiconque de communiquer librement individuellement et collectivement avec ses semblables (sous cette définition Internet a donc émergé, avec le Web notamment, au cours des années 1990).


05
Cela ne concerne pas la principale attention de ce message, mais j'aimerais faire cependant une courte remarque. Voici un extrait de la lettre ummite 71 datant de 1967 :

    " Les dispositifs amplificateurs de voltage ou d'intensité de la TERRE sont basés sur les propriétés de l'émission cathodique dans le vide, commandée par une électrode auxiliaire (grille) ou sur les caractéristiques de l'état solide comme dans le cas des diodes et transistors de germanium ou silicium, ingénieuse invention que nous ne connaissions pas. " (lettre 71)

Et maintenant un extrait d'une autre lettre ummite datant de 1966 :

    " Parmi vos scientifiques seuls trois hommes ont attiré notre attention car ils s'approchent de notre niveau culturel en certains points : le mathématicien-physicien Albert Einstein, l'anthropologue-cosmologue catholique Theilhard de Chardin et le physicien-cosmologue Sir A.S. Eddington. Si nous les citons c'est parce qu'ils sont les seuls à avoir apporté quelques éléments que ne connaissaient pas les scientifiques de UMMO. " (lettre 33-2)

En "croisant" ces deux extraits, on pourrait y voir une confirmation indirecte de la célèbre rumeur quant à l'origine ET de l'invention du transistor. Car aucun des trois scientifiques cités n'ont (à ma connaissance) de rapport direct avec l'invention de la technique indiquée. Les ummites ne désignent d'ailleurs aucun terrien en particulier comme en étant l'auteur. Et non seulement ils prennent soin de nous donner l'information de leur prise de connaissance sur Terre de cette invention, mais ils précisent également qu'ils considèrent cette invention comme "ingénieuse". Les ummites ayant des habitudes "courtoises" ainsi qu'un goût prononcé pour les sciences et technologies, on pourrait alors être intrigué par l'absence de félicitations, ou simplement d'encouragements pour cette invention qui a su soulever leur enthousiasme, ou du moins intérêt. Il pourrait tout autant ne s'agir que d'une coïncidence amusante, mais ce croisement d'informations pourrait sembler d'autant plus intéressant que les courriers ummites utilisés ici sont antérieurs à la publication en 1997 de l'ouvrage de Philip Corso Lien "The day after Roswell", qui prétendait notamment que le développement du transistor dans les laboratoires Bell aurait bénéficié d'une "réinjection" technologique opérée par les militaires à partir d'éléments secrètement récupérés sur une supposée épave de vaisseau ET qui aurait été accidenté à Roswell en 1947 Lien .


06
Vous êtes bien placé pour le savoir, les lettres ummites dont j'ai reproduit des extraits sont traduites en français à partir des originaux écrits en espagnol. Et ce n'est pas que je ne faisais pas confiance à la traduction effectuée mais je jugeais la connaissance exacte des mots utilisés dans l'original assez importante pour que j'effectue certaines recherches à cet effet. Voici donc les deux mêmes extraits tels que je les ai trouvés en espagnol dans des textes qui pourraient être les originaux (cf. ummo-ciencias.org Lien ) :

    " No es pues lo que las Doctrinas terrestres tienen de erróneo lo que las ha hecho fracasar. Es la imposibilidad de encontrar unos medios de INFORMACIÓN que las haga asequibles a todos los hombres lo que ha frenado esa corriente vivificante que enlazándolas a todas hubiera permitido ya en esta época transvasar de una a otra lo que de ellas hubiera de verdad y racional y permitir a los hombres terrestres concebir una sola Doctrina, que si bien no contendría la Verdad inmutable de WAAN (UNIVERSO) se acercaría a ella paso a paso con la colaboración de todos los pensadores y científicos de la Tierra. " (carta D47-1)

    " Es el sistema de comunicación el que falla. Ustedes no han conseguido el medio de comunicación, el lenguaje apropiado, la técnica de información adecuada que permitiendo a los hombres entenderse logre así el máximo rendimiento de la red social. " (carta D47-2)

Et maintenant, les passages de ces extraits écrits en espagnol qui nous intéressent tout particulièrement traduits automatiquement en français à partir de l'outil spécialisé de Google:

    " Il est impossible de trouver un média qui les rendent abordables pour tous les hommes ... "

    " Le système de communication est défaillante. Vous n'avez pas les médias, la langue appropriée, technologies de l'information appropriée que les hommes permettant de comprendre et d'atteindre une performance maximale du réseau. "

Je n'ai jamais reçu personnellement de ces fameuses lettres ummites rédigées en espagnol que vous aviez pris soin de faire traduire mais vous le voyez il m'a été, par bonheur, possible de trouver un média qui les rende abordables pour moi comme pour les autres et dans les langues qui nous soient appropriées grâce à une technologie de l'information appropriée à cet effet.


07
Le mot ummite désignant les réseaux d'ordinateurs se trouve parfois écrit de différentes façons. Quelques exemples:

Ordinateur Réseau Réseau d'Ordinateurs
XANMOO
XAANMO
SANMOO
AYUBAA
AYUUBAA
XANMOO AYUBAA
XANMOAYUBAA
SANMOOE AIUVAA
Sanmooaiubaa

Dans ce message seule l'écriture "XANMOO AYUBAA" sera retenue (hors citations de textes ummites), simplement parce que c'est l'orthographe la plus couramment rencontrée dans les différentes lettres.


08
Effectivement, ces techniques de "manipulation mentale" sont régulièrement évoquées dans les lettres ummites, quelles que soit leurs années de réception (
d'ailleurs, les conséquences de l'éventuelle maîtrise par les ET de ce genre de technique n'ont peut-être pas été bien évaluées jusqu'ici). Voici à titre d'exemple certains extraits de la seule lettre 1378 (les soulignements présents dans le texte d'origine ont étés conservés) :

    " Notre concept de NEUTRALISATION implique certaines méthodes d'accès au pouvoir sans provoquer des traumatismes graves à l'organisation socio-économique, à travers des techniques sociopératives qui refouleraient la panique collective ou la paralysie de l'activité du travail et des rouages administratifs.
Naturellement, nous ne pouvons pas vous révéler les bases de ce projet, qui implique des techniques de contrôle à distance des structures neuronales amygdaliennes, lesquelles jouent un rôle déterminant dans la conduite agressive, et des réseaux dendritiques corticofrontaux et de l'hippocampe, qui bloqueraient respectivement la capacité de décision et la mémoire de ceux de vos frères impliqués dans les centres de décision de l’Etat. [5]
[note 5]  Nous vous répétons que nous ne pouvons pour des raisons évidentes, vous révéler notre plan plus que d'une manière très superficielle. Oui, nous pouvons vous avancer que nous avons disposé le processus de manière que dans la première phase, les dirigeants de l’Etat affecté par notre intervention, ignorent l’origine de la manipulation de leurs cerveaux.
L’OEMMII affecté prend conscience de quelques altérations de son état mental qu’il attribue à des signaux de stress, épuisement anorexique, dépression, symptômes d’anxiété, de fugaces lipothymies suivies d’amnésie et des épisodes de courte durée qui vous rappelleraient, à vous, le syndrome de Ganser.   
[...]
Dans ces conditions, le libre arbitre est totalement annulé, et les modèles de décision seront soigneusement manipulés pour ne pas éveiller des soupçons chez les cadres gouvernants de rang inférieur.
[...]
Vos frères dirigeants, en pleine conscience de la gravité de la situation, mais sans capacité neuropsychique pour décider par eux-mêmes, consulteront leurs propres cabinets, la majorité de leurs membres aura subi une manipulation corticonucléaire similaire.
Dans une phase immédiatement postérieure, la zone des cadres gouvernementaux contrôlée par nous sera suffisante pour que toutes les décisions importantes des chambres législatives et de l’exécutif, se trouvent opérationnellement sous notre censure, et que les plus importantes lignes du pouvoir dirigeant du cabinet soient dictées par mes frères.
" (lettre 1378)

Tous ces extraits ne sont peut-être pas à prendre au premier degré, mais l'une des informations que l'on pourrait toutefois en retenir est que les ET maîtrisent des techniques de manipulation mentale et que ce sont sans-doute là les moyens qu'ils privilégieraient pour accomplir leurs opérations dans le cadre d'un programme d'intervention important, comme par exemple un hypothétique programme ET d'établissement sur Terre d'un réseau d'ordinateurs planétaire et librement accessible à tous.


09
L'agence fédérale de recherche et développement (essentiellement militaire) ARPA Lien (aujourd'hui dénommée DARPA Lien ) a donné naissance en 1962 à l'IPTO (Information Processing Techniques Office Lien ), bureau subordonné dédié à l'informatique dont le réseau ARPANET aura été la création phare (l'IPTO a été dissous en 1986).


10
Leonard Kleinrock, "Creating a Mathematical Theory of Computer Networks", 2002 Lien


11
Le même extrait, extirpé de la lettre ummite originale correspondante (D68-1) écrite en espagnol (une reproduction [photocopie] est effectivement disponible sur une page du site ummo-ciencias.org, à la colonne "Original PDF" Lien ) :

Lettre_68_ESP


12
Physicien de formation, Berners-Lee est l'inventeur du World Wide Web. Berners-Lee ne ménage pas ses efforts pour promouvoir et faciliter dans le monde l'accès à Internet. Robert Cailliau Lien fut le premier à collaborer sur le projet initié par Berners-Lee, un précieux soutient Lien à une époque où le Web avait encore du chemin à parcourir pour atteindre les sommets qu'on lui connaît aujourd'hui.


13
Jack Ruina (directeur de l'ARPA à l'arrivée de Licklider en 1962) a expliqué lors d'une interview Lien accordée au CBI (Charles Babbage Institute) qu'il rencontrait à l'époque plusieurs fois par jour les membres des équipes travaillant au développement des missiles balistiques ou d'autres projets de "défense", contre "au plus" une fois par mois Licklider.
Cette interview de 1989 avec le CBI fut d'ailleurs écourtée suite aux difficultés éprouvées par Ruina pour réunir des souvenirs des activités de Licklider qui était alors à la tête d'un segment (relatif à l'informatique) de l'ARPA "quelque peu accessoire".


14
Troisième directeur de l'IPTO (1966-1969), Taylor fut séduit par certaines des vues de Licklider qui l'ont en partie influencé au point qu'il fut à l'origine de la décision de réaliser le réseau ARPANET. A partir de 1970, il prend la direction (d'abord en coopération) du CSL (Computer Science Laboratory, fondé par Taylor au centre de recherche Xerox PARC Lien ) qui aura joué un rôle de premier plan dans l'émergence de certaines des technologies ayant contribué au succès d'Internet. Il compte parmi ceux qui sont parfois présentés comme étant le "père d'Internet".


15
On pourrait également noter, à titre de curiosité, certaines des caractéristiques du projet d'intervention ummite détaillé dans la lettre 1378 de 1988.

    " UN MODELE DE SOCIETE PLUS SCIENTIFIQUE EST-IL CEPENDANT POSSIBLE ? [...] Une solution réelle, s'appuierait sur l’intervention d'un Réseau social intragalactique comme le nôtre, ou d'un autre qui peut vous visiter, qui consentirait à contrôler les ressorts du pouvoir sur OYAGAA. " (lettre 1378)

Les ummites expliquent que pour mener à bien leur "plan pour sauver la Terre", ils s'appuieraient également sur un certain nombre de terriens. Divers critères de sélection sont alors avancés, notamment un certain "penchant intellectuel" pour les "questions de civilisation galactique" :

    " Il était nécessaire de choisir des Oemmi (hommes de la Terre) des couches sociales moyennes : ingénieurs, licenciés en disciplines sociales et scientifiques [...] et des spécialistes des techniques de communication. Leur modèle psychobiologique devait présenter des traits de personnalités proches d'une intelligence élevée, ou au moins une conduite morale élevée, des aptitudes ouvertes à la connexion avec des intelligences intragalactiques, des intérêts pour divers domaines de la pensée et de la science et une conviction pleine de la nécessité que l’ordre social doit être fondé sur des règles morales et scientifiques.
[...]
Comment connaître les inquiétudes de la masse humaine soumise subitement à la tutelle de fer de quelques êtres venant d'une autre entité galactique ? Nous devrions préparer un réseau réduit et sélectionné de citoyens de différents pays. Des OEMMII appartenant à ce que vous appelez Mass media et de ce fait bons connaisseurs des inquiétudes et des problèmes de la société dont ils font partie. Il était nécessaire que de tels humains SOIENT MOYENNEMENT CULTIVÉS, INTELLIGENTS, DE MORALITÉ ÉLEVÉE AVEC UN PENCHANT INTELLECTUEL VERS LES QUESTIONS DE CIVILISATION GALACTIQUE. [...] QU’ILS CONNAISSENT PAR UNE COMMUNICATION FLUIDE NOTRE CULTURE ET NOTRE HISTOIRE. " (lettre 1378)


16
Le terme "netizen" (équivalent de "cybercitoyen") avait été introduit par M. Hauben Lien .


17
Quelques temps après les débuts de l'expérimentation du réseau ARPANET (octobre 1969), les locaux de l'IPTO de l'ARPA, agence subordonnée au DOD (Department of Defense), furent délocalisés du Pentagone vers un lieu situé à quelques encablures à peine de son site originel Lien .


18
Pouzin Lien a reçu différents prix récompensant son succès dans la conception et la réalisation du datagramme, dont l'Internet award (2001) de l'IEEE déjà évoqué qui avait célébré pour l'année 2000 l'invention de la commutation de paquets. Selon Pouzin Lien , Baran avait déjà imaginé le principe de la technique du datagramme dans ses études à la RAND, alors que Davies fut pour lui une source d'inspiration dans cette invention Lien . L'intitulé de remise de prix de l'IEEE précise: "For his pioneering development and effective advocacy of datagram networking, the technology that enabled the rapid, inexpensive, decentralized expansion of the Internet." Lien .

En pratique, le réseau CYCLADES devint le premier réseau de technologie centrée sur le principe du datagramme Lien , le réseau ARPANET empruntant un chemin similaire (TCP/IP en remplacement du protocole NCP originel) ultérieurement.


19
Le terme d'application générale "internet" signifie "interconnected networks" Lien , le nom de l'internet Internet (différencié par l'emploi de la majuscule) faisant lui-même référence à cette signification.

Au sein du programme ARPANET, le problème de l'interconnexion de réseaux hétérogènes fut formellement abordé à partir de 1972 (projet "internetting" initié par Kahn Lien qui débouchera sur TCP/IP). On pourrait ainsi être intéressé par l'éventuelle présence, indirecte, en 1966 dans des textes ummites de l'idée d'interconnexions de réseaux d'ordinateurs puisque comme on l'a vu les ummites évoquaient à cette époque 120 réseaux XANMOO AYUBAA "géants" alors qu'ils parlaient pourtant déjà de "XANMOO AYUBAA" majoritairement au singulier, pouvant suggérer que ces différents réseaux soient interconnectés pour en quelque sorte n'en former qu'un (le texte visionnaire de Licklider et Taylor de 1968 Lien , qui "confirmait" par ailleurs la vision ummite de 1967 sur l'accès à "Internet" en tant que droit humain fondamental, explicitait également l'appellation de "réseau de réseaux" à propos de communautés d'intérêts en ligne "interconnectées" par des "canaux de télécommunication").


20
Kleinrock a écrit le livre publié en 1964 "Communication nets: stochastic message flow and delay" Lien qui condense les travaux qu'il a effectués jusqu'alors sur les réseaux de données. Roberts a été influencé dans ses propres travaux par ce livre: "1964 Book - Communication Nets by Leonard Kleinrock provides the network design and queuing theory necessary to build packet networks. This work was a major factor in designing the communications network for the ARPANET. It shows that packet switching would work, whereas until the ARPANET was built in 1969, most communications experts claimed that packet switching would never work." Lien . Cet ouvrage est également cité dans l'article de Davies de juin 1966 "Proposal for a Digital Communication Network" Lien (article à usage interne dans lequel, selon Davies, apparaît pour la première fois le terme "packet"; les travaux de Baran sont également cités dans cet article).


21
En 1972, dans une vidéo Lien promotionnelle du réseau ARPANET, Kahn décrivait (particulièrement à partir de 4:30) l'architecture qui avait été retenue pour ce réseau, dont le point fort était l'introduction des IMP (Interface Message Processor) qui soulageaient les ordinateurs (ceux qui étaient mis en réseau; les imps étaient eux-mêmes des ordinateurs) du fonctionnement du réseau (routage, commutation des paquets). On peut également relever dans cette vidéo qu'à l'époque Kahn utilisait indifféremment les termes de "processor" et de "imp" pour désigner ces premiers routeurs (en fait, plus précisément, il utilise le terme de "miniprocessor" puisque à l'époque les dimensions habituelles des ordinateurs étaient telles que les imps, même de la taille d'un réfrigérateur, étaient classés comme "minicomputer").
Dans une autre vidéo Lien , Kleinrock présente "IMP NO. 1", le premier
interface message processor livré, qui avait notamment été utilisé le 29 octobre 1969 lors de la première connexion Lien du réseau ARPANET. Cette vidéo rend bien toute l'importance symbolique que revêt, aux yeux de Kleinrock, ce premier imp dans l'histoire du développement des réseaux d'ordinateurs modernes ou même d'Internet.


22
Les ummites expliquent en 1968 (cf. lettres 69-3 & 69-4) que la fibre optique est l'une des trois technologies employées pour assurer la transmission des données dans leurs réseaux d'ordinateurs.

    " Le premier système UULNII (transmission d'information optique) utilise une fibre de verre [...] La technique ULNII est encore en vigueur sur notre UMMO bien qu'elle fut élaborée très longtemps auparavant. " (lettre 69-3, 1968)

Les ummites évoquent explicitement les fibres optiques dès 1966. Une technologie employée sur UMMO, notamment pour les écrans hémisphériques "visualisateurs tridimensionnels d'images" du foyer ummite:

    " Le système d'intégration des images diffère totalement de celui employé par les systèmes de télévision terrestre, dans lesquelles l'image est explorée ou balayée par un faisceau de rayons cathodiques dynamique. L'image obtenue par nous accède au contraire directement à l'UEIN GAA EIMII (écran de visualisation), au moyen d'une infinité de cellules terminales d'autant de fibres optiques, dont les sections atteignent seulement quelques microns terrestres. " (lettre 41-11, 1966)

On peut également relever dans cette même lettre que la "plate-forme multimédia" du foyer familial cumule la double fonction de servir à la fois à visionner (ou écouter, ou lire, ...) les enregistrements conservés au domicile familial, ainsi que les images, sons ou vidéos en provenance de l'"Internet" ummite (en "streaming"). En 1966, les ummites montraient ainsi une vision "radicale" puisque il semble qu'il n'y ait pas vraiment d'équivalent sur leur planète aux télévisions ou radios (attitude passive) de la Terre, toutes les diffusions "multimédia" (images, vidéos, ...) reçues au domicile semblant provenir exclusivement de leur réseau XANMOO AYUBAA (cf. lettre 41-11).


23
Le site owni.com a mis en ligne un article Lien qui remémore notamment ce qui pourrait avoir été la première tentative de régulation d'Internet en France, en 1996. On peut ainsi lire que l'un des points forts de la loi de réglementation des télécommunications (amendement de juin 1996 Lien ) était l'élargissement du champ de compétence du CST (Conseil Supérieur de la Télématique, organisme de régulation créé en 1993 Lien permettant notamment au gouvernement d'ordonner la fermeture de serveurs Minitel) à Internet, CST dont certains estiment qu'il aurait alors constitué un véritable "Conseil Supérieur de l'Internet", c'est à dire l'équivalent du CSA pour Internet en France. Un spécialiste en droit du commerce électronique estimait ainsi en 1997: "Le projet de loi sur les télécommunications [...] prévoyait que la régulation et le contrôle du contenu des informations diffusées sur Internet devaient être assurés par le Conseil Supérieur de la Télématique, organisme rattaché au Conseil Supérieur de l'Audiovisuel. [...] Entre autres choses, la loi réservait à un organe administratif le pouvoir de censurer ou non un serveur ; [...] La tentative de réguler Internet a échoué." Lien .

Effectivement, le projet de loi fut approuvé par les deux chambres du Parlement, avant d'être censuré par le Conseil constitutionnel quelques jours plus tard. Et si la loi nouvellement votée fut soumise à la décision du Conseil constitutionnel, c'est notamment grâce aux efforts de l'AUI (Association des Utilisateurs d’Internet), présidée à l'époque par l'informaticien Laurent Chemla Lien . Celui ci est l'auteur du livre qu'il a mis en ligne Lien "Confessions d'un voleur : Internet, la liberté confisquée", dont un chapitre Lien retrace sa vision de cette affaire, ainsi que ce qui s'apparente à d'autres tentatives ultérieures de régulation d'Internet en France. Est ainsi entre autres répertorié la "contre-attaque" du gouvernement qui pourrait avoir tenté, à la suite de l'échec de l'amendement de juin 1996, de faire adopter directement aux professionnels (hébergeurs, fournisseurs d'accès, etc) une "charte de l'Internet" sous couvert d'une mission consultative qu'il avait diligentée (un texte Lien mis en ligne sur le site Web du Sénat inscrit explicitement l'épisode de 1996-1997 relatif à la "charte de l'Internet" dans une "tentative française pour organiser la régulation de l'Internet"). Selon Chemla Lien , ces nouvelles dispositions qui signifiaient la régulation d'Internet allaient "certainement" être "mises en œuvre", mais c'est alors que le président de la République, Jacques Chirac, prit la décision de dissoudre l'Assemblée nationale (à l'époque, beaucoup furent surpris par cette soudaine décision), provoquant ainsi la tenue d'élections législatives anticipées qui aboutirent à un changement de majorité, à la chute du gouvernement et également à l'abandon du projet d'application de la "charte de l'Internet".

Le nouveau Premier ministre qui s'ensuivit, Lionel Jospin, apporta avec ferveur son soutient à l'essor d'Internet en France Lien à une époque où il en avait besoin puisque le succès du Minitel/Teletel (*) en compliquait l'expansion rapide. Néanmoins, on peut relever que dans son discours prononcé à Hourtin en 1997 Lien , Jospin fixait parmi les six "priorités" de la politique du gouvernement pour Internet une "régulation efficace". Bientôt, des articles de presse Lien annonçaient la prochaine régulation d'Internet (le CSA s'était porté candidat pour assurer cette régulation), et finalement un projet de loi allant en ce sens fut présenté au Parlement en 2000 (amendement de juin 2000 de la loi "liberté de communication"). Là encore le projet de loi fut adopté par le Parlement, et là encore la loi votée fut censurée par le Conseil constitutionnel. Fait intéressant, le Conseil constitutionnel écarta en réalité largement la requête (qui constituait pourtant la raison de la saisine) des députés de l'opposition, le Conseil prenant de lui-même Lien la décision de censurer le point de l'amendement qui induisait une régulation d'Internet alors que ce point satisfaisait également l'opposition. Une fois encore, Internet (en France) parvenait à passer entre les gouttes, un peu comme si un "bon Esprit" veillait.

Par la suite, différentes tentatives de régulation d'Internet ont probablement encore eu lieu, par exemple à travers la loi LEN (ou LCEN, vous même aviez alerté à une époque vos lecteurs sur le danger de régulation que faisait peser cette loi LEN) dont les dispositions qui inquiétaient le plus certains observateurs furent censurées par le Conseil constitutionnel Lien , et on peut relever également le "chemin de croix" Lien de la loi Hadopi dont une première version avait aussi été censurée par le Conseil constitutionnel. Certaines restrictions sont malgré tout apparues au cours de ces quinze premières années d'Internet en France, mais en pratique cela reste (jusqu'à maintenant) sans commune mesure avec le niveau de censure rencontré dans d'autres espaces médiatiques, comme le "paysage audiovisuel français" par exemple. Il semble donc que la régulation d'Internet ait été depuis le début une préoccupation constante du pouvoir en France (du moins pour les forces politiques habituellement dominantes), une attitude finalement plus "logique", plus en accord avec les pratiques qui avaient cours avant que ne déboule l'ère Internet. Pourtant, paradoxalement, Internet reste malgré tout aujourd'hui largement dérégulé en France.

Évidemment, il ne s'agit pas ici de prétendre que les ET auraient pu jouer un rôle dans l'échec de certaines de ces différentes tentatives de régulation, même si rien n'interdit de se demander si une pièce qui semble toujours devoir retomber du même côté ne serait pas truquée.

    " ... la zone des cadres gouvernementaux contrôlée par nous sera suffisante pour que toutes les décisions importantes des chambres législatives et de l’exécutif, se trouvent opérationnellement sous notre censure, ... " (lettre 1378, 1988)

Les "attaques" contre Internet ont probablement lieu également dans d'autres pays, et pas seulement dans les nations aux régimes autoritaires comme on pourrait s'y attendre mais également dans les démocraties (dans son classement censé désigner les pays "ennemis d'Internet" Lien , RSF avait déjà placé la Corée du Sud et l'Australie en "surveillance" avant que la France ne les rejoigne dans cette "antichambre"), et peut-être même aux USA. Par exemple, certaines associations de citoyens américaines avaient considéré que le CDA (Communications Decency Act Lien ), adopté au Congrès par une large majorité en février 1996, faisait peser un grave risque de censure sur Internet. Un avis apparemment partagé par la Cour suprême des États-Unis Lien qui censura une partie du CDA qu'elle considérait être en infraction avec le Premier amendement de la Constitution qui protège la liberté d'expression Lien .

(*)
Unique cas parmi les réseaux Vidéotex Lien ou d'ordinateurs dans le monde interagissant avec le tissu économique et le "réseau social" à s'être étendu à une telle échelle avant l'apparition d'Internet (tel qu'on le connaît aujourd'hui). Ce particularisme (constituant également pour les ET probablement un intéressant cas d'étude Lien ; certains estiment que le Minitel comme d'autres systèmes Vidéotex préfigura le Web, application Internet particulièrement intéressante) fut une chance pour Internet: à l'époque où Jospin prenait ses fonctions à Matignon, le commerce électronique français était encore largement plus généré par le Minitel que par Internet, induisant ainsi des résistances naturelles à la percée d'Internet en France. Si jamais des ET poursuivaient un "plan Internet", alors il aurait probablement été souhaitable de leur point de vue que ce genre de résistances pré-Internet soient réduites autant que possible, même si toutefois une première "expérimentation" de masse, une décennie avant l'émergence d'Internet+Web, aurait pu être intéressante ou même nécessaire.

Certains spécialistes de l'époque des réseaux Vidéotex (qui contrairement à Internet étaient des réseaux centralisés, largement régulés et sous contrôle des gouvernements ou des opérateurs) ont été intrigués par le fait que seul un cas atteignit la dimension de réseau de masse, des (relatifs) échecs étant survenus systématiquement ailleurs dans le monde. Quoi qu'il en soit, la voie (hors France) était ainsi particulièrement dégagée pour le futur Internet, et la brutalité de son expansion (en nombre d'internautes) facilitée d'autant: "Il faut voir dans l'absence du développement à grande échelle des services vidéotex, c'est-à dire de services comparables au Minitel, aux États-Unis, la raison du succès du réseau Internet, constitué initialement par des infrastructures fournies gratuitement par le Département de la Défense américaine (DOD) ainsi que par des universités. Un réseau subventionné, donc, destiné à remplir un vide." (rapport Théry Lien ).


24
On l'a vu, Licklider avec son "réseau d'ordinateurs intergalactique" a probablement pu constituer la principale source d'influence dans la prise de décision de la création d'ARPANET. Mais une vision s'est pourtant également répandue, celle que ce réseau ARPANET était inscrit dans un projet (du Pentagone) destiné à concevoir un réseau qui soit résistant à une attaque nucléaire. Le succès de cette vision pourrait résulter d'un certain "vide" dans l'image du Pentagone créateur d'Internet, ou inversement peut-être aussi que l'inscription de cette vision dans les esprits, en attribuant un "mobile" au Pentagone, peut faciliter une certaine construction mentale consolidant de façon supplémentaire l'image "alibi" du Pentagone créateur/légateur d'Internet.

Si la RAND avait effectivement demandé au début des années 1960 à Baran d'étudier la possibilité de concevoir un réseau de communication qui soit résistant à une attaque majeure ou nucléaire Lien (étude qui inspirera à Baran l'idée d'un réseau de paquets distribué), le Pentagone (ARPA/IPTO) était apparemment animé d'intentions différentes. Des hommes comme Baran Lien , Kleinrock Lien , Roberts Lien ou encore Taylor Lien (l'homme qui eu l'idée de prendre la décision de la création d'ARPANET, qu'il présenta au directeur de l'ARPA Herzfeld qui ne s'y opposa pas) ont ainsi affirmé qu'il ne s'agissait que d'une légende.
Néanmoins, Lukasik (directeur de l'ARPA/DARPA sur 1970-1975), qui devait justifier à ses supérieurs du DOD les décisions touchant au projet ARPANET, est revenu dans un article Lien sur les raisons qui ont été à l'origine de la construction d'ARPANET en évoquant des objectifs militaires (aux retombées civiles). On peut ainsi relever une différence de perception importante entre ces différents acteurs de premier plan (potentiellement intéressante sous l'angle de vue de l'hypothèse d'une intervention ET).


25
Réseau américain subventionné de la NSF Lien qui entre en fonctionnement en 1986. Historiquement, ce réseau NSFNET est d'une haute importance car il aura en quelque sorte constitué la "rampe de lancement" d'Internet. A noter que NSFNET avait repris le protocole TCP/IP d'ARPANET, le transmettant ainsi finalement à Internet.


26
Cette norme Lien correspond à un débit de données de 1,544 Mbit/s. C'est ce débit que Baran et Davies avaient, apparemment de façon indépendante, recommandé dans leurs publications des années 1960 Lien .


27
Pour assurer la réalisation de son réseau, la NSF avait passé des contrats avec les sociétés Merit, MCI et IBM.


28
Selon Merit Lien , le nombre de réseaux formant "inter-NSFNET" est passé de 217 à 50000 sur la période 1988-1995, soit une augmentation de 22900% en 7 ans.


29
Dans une lettre de 1968 les ummites expliquent que certains de leurs câbles optiques, l'une des technologies utilisées pour assurer la transmission des données entre leurs ordinateurs, sont notamment pourvus d' "amplificateurs photoniques" :

    " La lumière subit différentes réflexions sur la surface cylindrique gondolée de la fibre (dont l'indice de réfraction varie du centre à la périphérie) d'où l'atténuation pour de grandes longueurs de connexion pouvant exiger l'interconnexion, à intervalles, d'amplificateurs autonomes photoniques " (lettre 69-3, 1968)

Le câble TAT-8 était équipé de répéteurs optoélectroniques (le signal optique est dans une étape intermédiaire converti en signal électrique). L'idée d'implanter des amplificateurs optiques Lien dans des câbles à fibres optiques avait déjà été émise dans les années 1960 mais ce ne fut qu'en 1989 que toutes les difficultés techniques qui empêchaient jusque là leur exploitation commerciale furent solutionnées. Les premiers câbles optiques trans-océaniques intégrant des "amplificateurs photoniques" sont ainsi apparus au cours des années 1995-1996, marquant le franchissement d'une nouvelle étape dans le développement des télécommunications et d'Internet (permettant notamment un accroissement conséquent de la bande passante), certains parlant même de "révolution" Lien .


30
Certains spécialistes ont mis en relief Lien le manque de clarté qui subsiste aujourd'hui encore sur l'époque de NSFNET, qui précéda immédiatement la véritable naissance d'Internet. Initialement né de l'idée modeste de mettre en réseau 6 centres de recherche répartis aux USA, le réseau NSFNET fut finalement réinscrit dans un programme plus ambitieux Lien . Par la suite, à partir de 1988, tout s'est enchaîné: l'expansion effrénée d' "inter-NSFNET" (interconnexions de NSFNET à toutes sortes de réseaux: régionaux, nationaux, liaisons intercontinentales, etc), l'internationalisation, l'ouverture du réseau au trafic commercial (commerce électronique), accès au individus, etc. Ainsi, c'est au cours de ces années suivant 1988 que s'est formé l'Internet d'aujourd'hui, que "inter-NSFNET" a acquis par étapes successives ce qui caractérise véritablement Internet au sens où on le conçoit maintenant. Les spécialistes considèrent 1995 comme une année particulière puisque elle a vu la déconnexion du réseau subventionné NSFNET (en soit) du reste de l'ensemble des réseaux (globalement privés) qui s'étaient interconnectées entre-temps de par le monde autour de NSFNET, ce "reste" n'étant autre qu'Internet lui-même (l'inter-réseau n'a pas cessé pour autant de continuer à se démultiplier par la suite).

On pourrait donc considérer que la période 1988-1995 correspond véritablement à la genèse d'Internet, et l'appellation non conventionnelle de "inter-NSFNET" sera employée pour faire référence à cette époque de genèse d'Internet où le réseau international TCP/IP naissant n'était pas encore complètement Internet (ce qui sera dénommé dans ce message par "inter-NSFNET" est appelé par les historiens et spécialistes d'Internet soit "NSFNET", soit "Internet" alors que bon nombre de sources affirment que c'est au cours de cette époque que le terme "Internet" commence à être largement utilisé, d'abord par les spécialistes, puis progressivement par le public Lien ).

Si j'ai retenu ici l'année 1995 comme date de naissance d'Internet, il s'agit là d'un choix arbitraire et discutable (on pourrait effectivement retenir d'autres dates, particulièrement entre 1993 et 1998 quand selon la NSF Lien la transition vers la privatisation fut définitivement complétée), mais peu importe car l'important ici est plutôt d'essayer de casser l'image incrustée dans nos esprits de continuité entre Internet tel qu'on le perçoit aujourd'hui et les réseaux qui existaient auparavant: il semble au contraire que quelque chose de nouveau ait émergé au cours de cette période 1988-1995, en rupture avec le passé et dont le plus remarquable effet est un certain transfert de pouvoir opéré vers les populations.


31
Cf. Lien un chapitre consultable en ligne du livre "How the Web Was Born" Lien cosigné par James Gillies et Cailliau.


32
On pourrait également s'intéresser à d'autres coïncidences qui ont entouré la (véritable) naissance d'Internet, notamment en ce qui concerne la technologie des ordinateurs de masse. Pour parvenir à un "produit" Internet attractif, ou plus globalement pour permettre une communication de meilleure qualité, plus riche (en incluant l'utilisation de différents types d'hypermédias), il était nécessaire que les ordinateurs (ainsi que les systèmes sous lesquels ils fonctionnent) parviennent à un certain niveau technologique, avec en particulier l 'avènement des GUI (Graphical Unit Interface Lien ). Également, un certain niveau de standardisation des technologies (hardware + système) était nécessaire pour faciliter un niveau minimum de collaboration entre les humains, objectif désiré par les ET comme on l'a vu.

Si auparavant le foisonnement de différentes technologies avait facilité l'introduction de l'ordinateur dans les foyers, ces ordinateurs allaient rapidement acquérir une toute nouvelle raison d'être, comme le souligne le CERN en conclusion de sa page Web Lien dédiée à la première page Web mise en ligne dans l'histoire: "Si les ménages achètent des ordinateurs de nos jours, ce n'est pas pour faire des calculs, mais pour surfer sur le Web.". Et on peut alors relever que cette "quasi standardisation" (en rapport du passé) des technologies et systèmes de l'ordinateur particulier ainsi que la généralisation des GUI se sont effectuées dans la première moitié de la décennie 1990, c'est à dire juste à point pour les débuts d'Internet+Web (en tant que réseau standardisé, mondial, libre d'accès à tous, ouvert au commerce, lancé par une grande campagne médiatique, etc).


33
Nelson est cependant désireux de marquer certaines différences Lien entre le Web et Xanadu qui lui tiennent à coeur car il est attristé que certaines des idées qu'il a développées ne se soient toujours pas concrétisées aujourd'hui (Nelson semble apprécier Berners-Lee qui n'a évidemment aucune responsabilité dans cet échec). On peut ainsi par exemple visionner une vidéo Lien qui en dit plus sur sa conception de l'hypertexte pour les documents électroniques.


34
Il est probablement nécessaire de conserver de la prudence sur l'influence Lien que Xanadu aurait pu, de façon consciente, avoir eu sur Berners-Lee concernant l'idée et la conception du Web. On a vu que certains éléments pouvaient effectivement confirmer la vision de Nelson d'une certaine influence, plus ou moins directe. Mais on a également vu que l'hypothèse d'une intervention ET discrète pouvait aussi ouvrir la voie à une nouvelle interprétation de certaines des similarités que l'on peut relever dans les différentes recherches ayant été menées, parfois parallèlement, dans le domaine des réseaux d'ordinateurs modernes et d'Internet.

Berners-Lee s'était attelé à la conception de systèmes hypertextes dès 1980 Lien , et on pourrait également relever qu'il semble Lien avoir été impressionné par certaines similarités du Web avec le système NLS Lien qu'Engelbart avait développé à partir des années 1960.


35
En 1988, différents protocoles (comprendre: suites de protocoles Lien ) étaient utilisés sur différents réseaux et plusieurs d'entre eux pouvaient potentiellement présenter une solution pour les différents réseaux qui étaient alors en projets. Les décisions portant sur les choix à effectuer pouvaient ainsi donner lieu à certaines oppositions, parfois tendues, entre les supporters des différents protocoles. Certains de ces protocoles étaient "propriétaires" Lien (par exemple certains protocoles d'IBM qui étaient notamment utilisés sur l'inter-réseau EARN/BITNET dont certains estiment qu'il était le réseau d'ordinateurs le plus étendu avant Internet Lien ), et d'autres dits "ouverts": TCP/IP (ARPANET, NSFNET) et OSI Lien , ce dernier ayant été développé dans l'idée d'asseoir un standard international Lien .

En Europe, OSI était soutenu par les PTT et gouvernements, ainsi que par la Commission européenne qui s'opposait ainsi fermement à l'implantation de TCP/IP sur les réseaux européens.


36
"The “hidden” Prehistory of European Research Networking" d'Olivier Martin, 2012 Lien


37
Interview sur Radio Suisse Romande du 10 mai 2010, que l'on peut télécharger de la page Web Lien de Segal (britannique, il s'y exprime en français). L'extrait qui nous intéresse ici débute à partir de 8:37 dans le fichier mp3.


38
Sur l'une des versions de cette lettre 1492 en circulation sur le Web, est présent un commentaire précisant que les contactés espagnols considéraient cette lettre être un "apocryphe". Étant donné que ces contactés étaient habitués à la réception des courriers ummites, pour certains d'entre-eux depuis plusieurs décennies, leur opinion est forcément intéressante et à prendre en compte (d'autant plus que cette lettre était rédigée en italien alors que la presque totalité des lettres accessibles connues et datées jusqu'à cette époque l'étaient en espagnol).


39
Il est peu de dire que les ummites soient "mondialistes" (il y a sans doute quelques divergences entre la signification que l'on peut percevoir intuitivement de ce terme et l'idée que s'en font les ET). Dans la lettre 1378, ils affirmaient que non seulement leur "programme" prévoyait la concentration des pouvoirs de la Terre en un seul gouvernement (les nations étant fondues en une entité globale), mais également une "standardisation" des éléments culturels enseignés aux nouvelles générations (d'un point de vue global; les ummites insistent dans leurs lettres sur la nécessité d'un enseignement adapté aux caractéristiques de chaque individu), même si les ET veilleraient dans la mesure du possible à respecter les "coutumes ethniques et locales". En fait, les ummites montraient des signes d'impatience d'une orientation mondialiste de la Terre depuis les premiers envois de leurs lettres:

    " La véritable tragédie de cette humanité tient à ce que, à notre avis, les avances technologiques dans le champ de l'obtention de l'Énergie par Fusion et Fission nucléaire se développent avant que le RÉSEAU SOCIAL TERRESTRE ait obtenu une agglutination globale en un seul ÉTAT au NIVEAU PLANÉTAIRE. " (lettre 68, 1967)

Internet s'inscrit parfaitement dans une orientation mondialiste de la Terre, et ces deux thèmes (ou des thèmes voisins comme le "village global") étaient parfois associés dans certaines documentations officielles des années 1990, quand le monde commençait sérieusement à entendre parler des "autoroutes de l'information".
De leur côté, les ummites avaient déjà effectué d'une certaine façon le rapprochement entre les idées d'Internet et de mondialisation dans la lettre 47 de 1966: ils y évoquaient effectivement l'idée d'une intervention ET radicale sur l'ensemble de la planète et appelaient notamment de leurs vœux un "programme mondial d'éducation de l'enfance", alors qu'ils expliquaient dans la même lettre que de nouveaux "moyens d'information et de communication accessibles à tous les humains" étaient nécessaires à la Terre.

On peut également relever que lorsque la campagne de communication mondiale sur les "autoroutes de l'information" battait son plein, parallèlement, les médias traditionnels évoquaient largement des thèmes plus ou moins liés comme ceux de la "société de l'information", du "village global", et surtout, pour chapeauter le tout, le thème très présent de la "mondialisation". Là encore, le terme était quelque peu évasif et tout le monde n'en avait pas la même perception, mais il semblait en tout cas que personne sur Terre ne devait ignorer que c'était là apparemment la voie de l'avenir pour nous tous.


40
Cailliau a expliqué dans une interview Lien comment le Web est apparu parallèlement au projet de NII que défendait Gore, alors que les deux projets étaient selon lui relativement similaires l'un de l'autre. Cailliau s'en amuse, considérant (logiquement) qu'il ne s'agit là encore que d'une coïncidence, mais on pourrait penser que les ET étaient pour leur part informés sur ces deux projets (qu'ils aient ou non "participé" d'une façon ou d'une autre à ces projets). Quoi qu'il en soit, Gore faisait ainsi en quelque sorte dès 1991 (et sans même le savoir, apparemment Lien ) le lit du futur Internet+Web qui effectivement se révéla être relativement proche d'une incarnation des NII/GII.


41
En fait, plus précisément, les différents éléments composant la lettre 1378 semblent avoir été reçus entre les 30 janvier et 2 février de l'année 1988 (cf. remarque d'introduction à la lettre 1378 sur ummo-sciences.org Lien ).


42
Voici la position officielle de la CIA (ou du moins ce que l'on peut lire sur son site Web officiel) sur la présence du verset évangélique, aujourd'hui devise officielle de l'agence, sur les murs du hall d'accueil du premier quartier-général (OHB Lien ) établi sur le site de Langley et inauguré en 1961 :

    "Allen Dulles, the fifth and longest-serving Director of Central Intelligence, took a personal interest in the construction of the Original Headquarters Building (OHB). He was the son of a Presbyterian minister and insisted that a Biblical quotation be fixed in stone at the OHB entrance. The verse – "And Ye Shall Know the Truth and the Truth Shall Make You Free" – John 8:32 – now stands as the Agency motto. At the dedication ceremony for OHB, Dulles included this quotation in his speech." (CIA Lien ).


43
Dans cette lettre les ummites présentent des extraits du message supposément adressé aux autorités US. Parmi ces extraits, on peut ainsi notamment y lire :

    " Ce gouvernement, ni le peuple nord-américain, ni vos respectables institutions, n’ont rien à craindre de nos activités et cette affirmation nous pouvons, sans qu’on en doute un instant, l’étendre aux autres états de tous les continents de la Terre. [...] Nos hommes se sont limités à réaliser un travail systématique de documentation sur le milieu écologique de la planète, ses caractéristiques géophysiques et la culture de son peuple, prenant un soin spécial à ne pas léser volontairement les intérêts économiques ou de quelque autre type des citoyens... " (lettre 93, 1970)

Dans la lettre 94, les ummites exposent de larges extraits d'un message qu'ils sont censés avoir adressé à l'antenne de la CIA de Madrid:

    " Bien qu'avec la pleine conviction que notre version ne sera pas non plus acceptée, nous vous répétons que nous formons un groupe restreint de personnes originaires d'une autre planète habitée différente de la Terre. Qu'actuellement nous sommes occasionnellement répartis en différentes nations, accomplissant une mission dont le strict objectif se centre sur l'étude analytique de votre structure géologique, de votre biosphère, de l'atmosphère ainsi que de l'ethnologie, l'Histoire et la culture actuelle de l'humanité qui peuple la Terre. Bien que nous suivions avec attention l'évolution géopolitique de vos structures sociales, nous ne pouvons prouver qu'en marge de ces fonctions prospectives, nous n'exercions aucune activité de ferment idéologique politique parmi vos semblables ni ne canalisions une information cryptomilitaire pour de tierces puissances. Nous déplorons que cette déclaration soit considérée "dérisoire et démentielle". Nous vous invitons à réfléchir que si ce n'était pas certain, il serait ridicule (childi) de nous cacher derrière une identité aussi invraissemblable pour vous. " (lettre 94, 1970)

A noter enfin que les ummites affirment en introduction de ce même message avoir fait parvenir des "notes" à deux "départements" de "la centrale à Washington".


44
Vous avez coutume de dire qu'Internet est notre "premier et dernier espace de liberté". Si Internet avait une devise, il pourrait peut-être partager le choix avec la CIA pour "ET VOUS CONNAITREZ LA VERITE ET LA VERITE VOUS RENDRA LIBRES". D'ailleurs, les ummites expliquaient dans des extraits déjà évoqués de la lettre 47 qu'un "Internet" était nécessaire aux hommes de la Terre notamment afin de leur permettre de se rapprocher de la "vérité immuable de l'Univers". On peut également noter que le chapitre de la lettre 31 qui énonçait en 1966, comme on l'a vu, le "mobile d'Internet", s'intitule :

     " LA RECHERCHE DE LA VÉRITÉ " (lettre 31)

On pourrait également remarquer qu'en introduction de la même lettre, les ummites écrivaient notamment :

    " En tenant compte que vous, Professeur Sesma, appartenez à cette minorité de choix qui s'oriente vers les facteurs spirituels en devinant avec une fine sensibilité que seulement par eux l'homme atteindra son authentique liberté " (lettre 31)


45
    " TAAU 837
Je ne suis pas venu pour vous porter la vérité accessible. Vous devez la découvrir vous même par votre étude, par votre patiente exploration du Cosmos dans lequel vous êtes immergés. Et cette connaissance des lois qui l'harmonisent vous rapprochera lentement mais progressivement de WOA qui dirige l'OEMII (corps) " (lettre 43)